The world of tourmaline, The Gerhard Wagner Collection
Die welt des Turmalin, Die Gerhard Wagner Sammlung
Contributeurs : Frederico Pezzotta, Daniel Trincillo, Gerhard Wagner, JiM. Walker, Mary Fong/Walker
Rédacteurs : Mary Fong/Walker, Günther Neumeier, JiM. Walker
Traduction : Günther Neumeier, Fabian Wildfang
Photographie : Mark Mauthner
Editions : Ivy Press, Dallas Tx (2015), tirage : non communiqué
Format : 264 pages, format 28,5x24,5 cm
Bilingue anglais (d’Amérique) et allemand
Prix conseillé : 50 USD (soit environ 45 € en mai 2015)
Disponibilité (en France) : dans les grandes bourses, sur les catalogues des revues spécialisées.
Contenu :
Préface par Gerhard Wagner :
M. Wagner présente la tourmaline « King of the mineral world », amorce un plaidoyer en faveur des minéraux « repaired » et fait des remerciements.
The Gerhard Wagner’s tourmaline and mineral collection par Daniel Trincillo
Cette partie comprend deux pages écrites par un marchand très dynamique ces deux dernières décennies. Marchand qui a aussi joué un rôle important dans l’activation du gisement de tourmaline de Pederneira. Cette partie retrace les relations amicales et minéralogiques entretenues entre M. Wagner et M. Trincillo. On y trouve aussi, présentées sommairement, quelques idées sur l’art et la manière de construire une collection de haut niveau.
Inspired by Gerhard Wagner’s tourmaline and mineral collection par Frederici Pezzotta
Ces deux pages sont consacrées à une vague présentation de la tourmaline, à ses gisements et à l’intérêt de bien documenter les spécimens.
Gerhard Wagner : Tourmaline Connaisseur Extraordinaire par JiM. Walker and Mary Fong/Walker
Un dizaine de pages retracent par le détail l’évolution de la collection de M. Wagner avec, à l’appui, quelques photos tirées de ses voyages et visites. Il s’en suit 249 pages présentant 379 photos selon un classement alphabétique par pays. Les photographies sont sur un fond sombre, elles occupent parfois une page entière ou présentées dans des encarts lorsque plusieurs spécimens sont sur une même page.
Acknowledgement (remerciements).
Une page de présentations du photographe et de Stephanie Hubbs spécialiste en imagerie.
Une note (une page) sur l’éclairage et la reproduction d’image.
Commentaires :
On devine dès la présentation, que c’est un livre de commande. On passera rapidement sur les louanges et les qualités de M. Gerhard Wagner, ses choix et ses idées. On comprend mieux l’esprit de cet ouvrage lorsque l’on sait que M. Wagner envisage de vendre sa collection. C’est donc plutôt un catalogue.
La qualité des photographies est satisfaisante et fidèle à l’aspect des spécimens : un effort a été fait, comme le souligne la note de la dernière page, pour que les photos ne soient pas meilleures que ce que les spécimens sont (« better than they are »). La maquette est sobre et élégante. La réalisation de ce livre est de belle qualité.
Les minéraux ont des dimensions qui se situent, en grande majorité, entre 6 et 11 c m, pour leur plus grande dimension. Les valeurs extrêmes sont de 3 et de 28 cm. La qualité est disparate et reflète bien ce que l’on a vu sur les bourses de minéraux ces deux dernières décennies. Les gisements sont surtout ceux qui ont été prolifiques durant cette période.
Une petite quarantaine de spécimens sont de belle à très belle qualité. Peu d’entre eux sont vraiment surprenants (si l’on excepte les petites pièces « photogéniques »). De nombreux collectionneurs auraient préféré un ouvrage qui présente moins de spécimens mais avec une meilleure sélection. On se consolera car cet ouvrage permet de se faire une idée assez juste sur une large gamme de qualités de tourmalines récoltées durant cette période. A ce titre ce livre intéresse le collectionneur débutant en tourmaline.
Les textes ne présentent pas un grand intérêt. On retiendra quelques remarques sur l’évolution récente de la collection minéralogique.
Voilà donc un ouvrage, s’il était présenté comme un catalogue de vente, serait un honnête catalogue de vente d’une honnête collection.
A. P.
Cavradi
Auteur : Christian Hager, Jochen Mattis, Patrick Reith, et Teodosi Venzin
Ouvrage bilingue : allemand et anglais
Traduction anglaise : Günther Neumeier
Photographies : Christian Hager
Editions : Jochen Mattis, CH-4153 Reinach
Tirage : 1500 exemplaires
Nombre de pages : 216 pages, 319 photographies (sauf erreur), format 34,5x25 cm (avec le coffrage), 33,5x24,5 cm (livre seul)
Prix conseillé : 79 €
Disponibilité (en France) : difficile (à ce jour inaccessible sur Amazon), disponible sur des bourses de minéralogie. Contact : www.swiss-minerals.com
Contenu
Préface
Géographie
Géologie
Minéralogie
Stralher (cristalliers) et fentes alpines
Images de la zone des hématites
La collection Wiser
Images de la zone des anatases
Remerciements
Bibliographie
Commentaires
La maquette
Le livre est luxueux, présenté dans un coffrage. La maquette est soignée mais peu créative, elle se résume pour l’essentiel à un catalogue de photographies. Le choix des polices de caractères est agréable.
Les photographies
Les photographies de minéraux sont d’une bonne qualité principalement sur fond noir. Elles se veulent spectaculaires pour des spécimens assez petits. Les parties descriptives et historiques du gisement sont illustrées de photos et de schémas récents et anciens (45 environ).
Les spécimens photographiés
Les minéraux des gorges de Cavradi jouissent d’une très grande réputation, depuis longtemps. Il est difficile de les comparer à ceux d’autres gisements. Les plus beaux se vendent vite et chers. L’ouvrage ne présente donc pas les meilleurs spécimens connus et vendus depuis longtemps, mais plutôt un état des lieux de ces dernières années (avec ou sans les meilleures trouvailles ?).
Le style d’écriture
Le texte est plutôt technique et austère. Les informations issues directement des cristalliers sont sûres. Il n’y a cependant que 23 pages de texte, à diviser par deux compte tenu du bilinguisme.
Impressions générale
Ce livre ressemble à la fois à un catalogue de vente et un livre où les cristalliers ont voulu se faire plaisir et pérenniser leur image. Il est aussi une introduction sur ce gisement historique et spectaculaire. Les photos du gisement ainsi que celles présentant les cristalliers en situation sont assez impressionnantes. Elles permettent de mieux comprendre la fascination qu’exerce cette localité Voilà donc un livre condamné au succès, malgré son prix plutôt élevé et une faiblesse certaine dans les textes.
Les minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines
Auteur : Alain Martaud
Ouvrage trilingue : français, anglais et allemand
Traduction anglaise : Timothy Greenland`
Traduction allemande : Pr. Dr. Gregor Markl
Photographies : A. Martaud, A. Marent, J. Grandemange, P. Debondt, L. D Bayle, J. C. Roy, J. Antenat, J.-L. Hohl, W. Péraud, T. Brunsperger, P. Chollet, C. Lheur.
Editions : Les éditions du Plat
Tirage : 2500 exemplaires (non confirmé)
Nombre de pages : 208 pages, 356 photos, format 24,5x31,5 cm environ
Prix conseillé : 45 €
Disponibilité (en France) : disponible sur les bourses de minéralogie, chez l’éditeur, les librairies régionales et régionalistes.
Contenu :
Introduction
Mon expérience de Saint-Marie-aux-Mines
8 chapitres sur la géologie et l’histoire des mines
24 chapitres sur la minéralogie
Glossaire
Bibliographie sommaire
Remerciements
Table des matières
Commentaires
La maquette
Foisonnante et roborative. A croire que les maquettistes venaient de découvrir toutes les possibilités qui leur étaient offertes, qu’ils en ont joué, usé et abusé. Que l’on juge : les fonds illustrés sont largement utilisés, une bannière contenant les titres en trois langues couronne chaque page de texte, de larges virgules horizontales indiquent le numéro des pages, les titres de chapitre utilise une police de caractère très alambiquée, le texte quant à lui est plus sage avec une police de type Times, de nombreuses photos, avec liseré blanc sur fond noir, se superposent partiellement. Le résultat est très dense, peu agréable. Les connaisseurs affirment qu’il s’agit là d’une marque de fabrique des « éditions du Plat ». Acceptons-la donc. La dernière page de l’ouvrage, comble de l’élégance, est une réclame sur les derniers ouvrages publiés par cette maison.
Les photographies
Malgré le grand nombre de photographes, il se dégage une certaine homogénéité des photographies qui sont de qualité assez satisfaisante et qui offrent une vision réaliste, documentaire et sans fioritures.
Les spécimens photographiés
L’auteur a réuni, de façon aussi exhaustive que possible, des photos de l’essentiel des minéraux connus de cette localité. Certains comme l’arsenic, la chalcopyrite et quelques autres raretés peu spectaculaires se classent parmi ce que l’on connaît de mieux pour ces espèces. De manière générale, il s’agit de minéraux qui intéressent les érudits de la minéralogie des Vosges en particulier et de la « minéralogie de la France » en général.
Le style d’écriture
L’auteur a voulu être clair sur un sujet qu’il connaît bien. Il a en été un des acteurs pendant plusieurs années. Le style est vif, assez journalistique, et ne s’embarrasse pas de marques d’érudition poussées. La lecture de ce texte, concis et court (18 pages environ si l’on regroupe les colonnes écrites en français), n’est pas désagréable et les erreurs inévitables sont suffisamment dispersées pour être pardonnées.
Impressions générales
Sainte-Marie-aux-Mines est l’un des fleurons de la minéralogie française : elle a livré plus de 160 espèces, elle est la localité-type de 9 espèces. Sa minéralogie et l’histoire de ses mines ont donné lieu à une foison de publications. Malheureusement elles sont le plus souvent trop confidentielles, trop dispersées ou trop savantes. La seule exception est le remarquable ouvrage de Pierre Flück « Sainte-Marie-aux Mines ou les mines du rêve » où l’auteur, oublieux de ses premières amours minéralogiques, offre un bel album avec beaucoup de souvenirs personnels et archéologiques.
L’ouvrage de M Martaud n’est certes pas exempt de souvenirs et de prises de position personnelles. L’auteur ne s’en cache pas, il n’a pas voulu faire un ouvrage érudit (la bibliographie sommaire mérite bien son adjectif). Le texte est le plus court possible afin de laisser le plus de place à ce qui constitue l’objectif principal : offrir un catalogue de photos de minéraux. On ne peut que féliciter l’auteur d’avoir osé le pari audacieux de présenter à un large public beaucoup d’images de minéraux très techniques et peu photogéniques. Mais on peut aussi craindre que cet ouvrage fasse perdurer la mauvaise image de la collection des minéraux : celle d’une accumulation de cailloux ingrats appréciés des seuls spécialistes. Gageons que les quelques beaux minéraux (comme certaines aragonites) et l’enthousiasme du texte amoindriront cette impression.
À la découverte des minéraux et pierres précieuses
Auteur : François Farges
Photographies : François Farges et divers (liste en dernière page)
Illustrations et assemblages : Jean Sesiano
Editions : Dunod
Tirage : non communiqué
Nombre de pages : 208 pages, format 13,5x21cm
Langue : Français
Prix conseillé : 15,90 €
Disponibilité (en France) : en vente en ligne sur Amazon - Livraison gratuite
Contenu :
Mode d’emploi
1e partie : Découvrir les minéraux et les gemmes
2e partie : Reconnaître les minéraux et les gemmes
Commentaires
La maquette
Les ouvrages pour débutants sont souvent intéressants pour la variété des maquettes que l’on y rencontre. Celle de ce livre est particulièrement attractive, à la fois aérée et dense. Les titres sont bien visibles. Les polices de caractères sont agréables. Les textes sont illustrés par des photographies et des dessins qui éclaircissent efficacement le texte. Pour chaque minéral, outre les renseignements habituels sur ses caractéristiques et ses gisements, il y a une cartouche décrivant une anecdote ou un point particulier.
Les photographies
Les photographies sont de petites dimensions et techniques. Certains spécimens photographiés comptent parmi les meilleurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.
Le style d’écriture
L’auteur manie un français approximatif émaillé d’anglicismes.
Impressions générales
Cet ouvrage nous offre un cas jusque là inédit dans la littérature minéralogique.
Dès le premier paragraphe de la première partie, l’auteur nous dévoile son intention de nous parler de la minéralogie récente qui « s’est invitée dans de nombreux débats scientifiques : depuis l’origine des planètes et de la vie à la stratégie économique et politique, en passant par les matériaux « high-tech », la protection des environnements et de la biodiversité, la préservation du patrimoine culturel et la santé humaine ».
Dans la suite du texte, il ne manque par de mentionner de nombreux résultats et débats qui ont fait frémir les participants des derniers congrès internationaux de minéralogie. On apprend ainsi que le liquide n’est pas plus « désorganisé » qu’un cristal. Plus loin, que l’opale est une roche, au mieux un « minéraloïde », que l’eau (liquide et gazeuse) est un minéral, que les « rouilles vertes » sont un domaine nouveau peu connu, etc.
On l’aura compris, l’auteur a voulu se faire plaisir avec les dernières découvertes qu’il connaît et ses prises de positions. Ce n’est pas critiquable en soit. Mais ces révélations ne risquent-elles pas de semer des confusions dans le lectorat « cœur de cible » de ce type d’ouvrage, à savoir des enfants entre 8 et 12 ans typiquement ? Et aussi de choquer quelques scientifiques du plus haut niveau qui ne se complaisent pas dans plusieurs de ces sujets polémiques.
La deuxième caractéristique de ce livre est plus critiquable. Elle constitue une sorte de revanche pour le minéralogiste débutant. Elle tient au nombre élevé d’erreurs choquantes qui ne relèvent ni de la coquille, ni du lapsus et autres étourderies inévitables dans tout texte. Un bon nombre tient aux mots utilisés : l’étymologie devient nomenclature, les minéraux ont des habits, par exemple. Il y a beaucoup d’affirmations fausses comme « les minéraux ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel » (heureusement ils en ont plus : cherchez le rose, le blanc, le noir et le marron dans l’arc-en-ciel). Plus grave, il semble que l’auteur n’ait jamais pratiqué une mesure de densité. A ceci s’ajoute des faiblesses, des textes où l’auteur ne dit rien ou bien donne des opinions très personnelles. On apprend, par exemple, que la barytine est un minéral « caméléon », que les feldspaths ont « des variétés extraordinaires ». Les textes sur la gemmologie sont à éviter. L’auteur commence par nous faire savoir que les « gemmes se classent en « pierres précieuses » et « pierres fines » ou « semi-précieuses » sans préciser que ces classifications ne sont plus acceptées (pour être plus précis, elles sont illégales !). Il confond masse et poids (erreur qu’aucun commerçant sérieux ne ferait). Que dire de l’aigue-marine verte ? Et beaucoup de coquilles, lapsus et étourderies comme ce trapézoèdre sans trapèze (l’erreur est fréquente) ou cet autre trapézoèdre octaédrique (ce qui est plus original).
N’accablons pas l’auteur. On s’arrêtera là.
Conclusion
Voilà donc un texte, où l’auteur est au courant des dernières découvertes mais connaît mal le B A BA de la minéralogie. Voilà aussi une situation bien cruelle pour les éditions Dunod réputées pour le sérieux de leurs publications.