La foire aux minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines fête cette année ses 50 ans. C’est aussi la deuxième année où nous avons à regretter l’absence de Michel Schwab.
L’importance des contraintes logistiques de cette manifestation a conduit la municipalité à installer précocement toutes les tentes et à autoriser l’installation des premiers stands le dimanche. Le lundi a connu un début d’activité notable et la plupart des stands étaient installés le mardi. Les quelques retardataires ont ouvert le mercredi. Ainsi tout sera prêt pour l’ouverture des journées professionnelles du jeudi et vendredi.
Suite aux remarques sur l’absence de manifestation culturelle de prestige l’an dernier, cette année se distingue par une exposition exceptionnelle "Trésors cachés d'Amérique" qui a été conçue par la société Alain Martaud Minéraux avec l'aide précieuse des collaborateurs de la galerie de minéralogie du MNHN: MM. Ferraris, Parodi et Fourcault et avec la participation bénévole et efficace de : Caroline et Marielle Martaud, Gaetan Moro, Dominique Thauvin et Michel Coutadeur, tous adhérents à Géopolis; ainsi que Eloise Gaillou, conservateur du musée d'histoire naturelle de Los Angeles. Cette exposition a bénéficié du soutien du personnel de Mineral et Gem ainsi que les services techniques municipaux. Les pièces prêtées proviennent du Muséum National d'Histoire Naturelle, du musée de Mines ParisTech, du musée de l'Université de Strasbourg, des sociétés Philippe Goldstein Création, Spirifer (Thomas Praskiers), Trinity Mineral (John Veevaert).
. Son thème est la minéralogie des Amériques. Elle présente quelques « highlights » du MNHN (jardin des Plantes), de l’ENSMP (Mine Paris-Tech) complétés par des apports de collections privées. Une présentation plus détaillée sera faite après son ouverture prévue le jeudi 27. En parallèle une exposition de minéraux saintmariens est installée au site de tourisme minier de TELLURE.
Pour ce qui est de l’animation paléontologique, on retrouve en divers endroits du show et de la ville les dinosaures en plastique qui avaient envahi les pelouses de l’ex-Inn Suites de Tucson.
Un nouveau lieu de vente a été inauguré cette année. Il s’agit du Parc arboré Jules Simon, situé à proximité du théâtre. Ce nouveau lieu ne saurait occulter une constatation que l’on pressentait depuis l’an dernier. De plus en plus de grands marchands internationaux n’exposent plus à Sainte-Marie. Ils viennent néanmoins, pour conclure des transactions souvent amorcées quelques temps auparavant par courriel. Quant aux grands collectionneurs, il sont de moins en moins nombreux (bien peu peuvent se permettre de venir 4 jours avant l’ouverture officielle pour rivaliser avec les professionnels). La foire garde cependant son dynamisme (n’oublions pas que son succès commercial tient à ce que beaucoup de commerçants, impliqués dans les minéraux et les cadeaux souvenirs viennent s’y approvisionner avant la saison estivale).
En terme de nouveautés minéralogiques, la cinquantième édition se distingue par la confirmation de l’excellence des bournonites de Bolivie déjà entr’aperçues à Tucson. Cependant, la principale nouveauté (toujours dans un registre sulfuré) est l’apparition (pressentie depuis 6 mois) de gersdorfittes d’Aït Ahmane à proximité de Bou Azzer (Maroc). Ces gersdorfittes sont connues depuis longtemps en cristaux centimétriques ternes, souvent abîmés et en groupes ne dépassant pas quelques individus. Il y a 3 ans, on avait pu voir quelques groupes de qualité proposés à des prix invraisemblables. Les beaux spécimens de cette année forment des groupes décimétriques avec parfois quelques cristaux pluricentimétriques. On regrettera qu’ils soient souvent dégagés de la calcite par une attaque acide qui les noircit et les ternit un peu. Toujours du Maroc, on a vu quelques spécimens d’apatite jaunes (jusqu’à 5 cm) géodiques, associé à de la calcite cristallisée, issues d’un petit prospect à Anmezi.
Les travaux, commencés il y a une année environ en République du Congo (ex-Brazzaville) ont fait sortir d’intéressantes smithsonites bleu pâle en groupements mamelonnés cristallisés atteignant jusqu’à 30 cm. Les dioptases qui paraissaient pleines de promesses au vu de quelques spécimens récoltés naguère, sont plutôt décevantes.
Les autre nouvelles sont l’annonce de la parution des deux livres, l’un intitulé « Minéralogie de la France » et l’autre « Minéraux de Sainte-Marie-aux-Mines. Des notes de lectures seront publiées sur le site de GEOPOLIS.
Pour finir remercions l’initiative de MM Parodi et Ferraris du MNHN et Mme Gaillou du muséum de Los Angeles pour l’organisation d’une réception qui a réuni « la crème » de la minéralogie française et américaine. Entre deux verres de vins d’Alsace, les premières impressions et commentaires allèrent bon train, quelques confidences sur des découvertes récentes et des minéraux majeurs se sont échangés.
Comme on le voit, ces quatre jours d’installation ont déjà été très actifs et instructifs, ne doutons pas qu’il en sera de même pour les jours d’ouverture officielle. Rendez-vous au prochain compte-rendu.
L’installation à partir du 4e jour avant l’ouverture a beaucoup contribuer à réduire le stress
MM Thauvin et Coutadeur membres de Geopolis, assistés de Mme Gaillou, conservatrice à Los Angeles, lors de l’installation de l’exposition sur les minéraux des Amériques
Quelques rencontres paléontologiques dans le parc nouvellement ouvert à la vente
Quelques belles bournonites récentes de Bolivie
Une gersdorffite du Maroc