Préparation, nettoyage, conservation, réparation, amélioration et restauration
Tout d’abord : Savoir ce que l’on fait et pourquoi
LES DEUX PREMIERS CONSTATS
Le premier
Juste après sa récolte un minéral n’a que rarement une forme satisfaisante, ce qui implique la mise en
forme et le redimensionnement.
Le second
Classer le minéral selon sa destination, entre deux extrêmes :
Scientifique: on est dans le cadre de la conservation préventive on en fait le moins possible.
Exposition : on est dans l’esthétique, les niveaux de manipulation sont nombreux, du nettoyage à la
bidouille (fake).
Avertissement
(Presque) toute manipulation comporte un risque : pour le minéral et aussi et surtout pour le manipulateur
AVERTISSEMENT
(Presque) toute manipulation comporte un risque : pour le minéral et aussi et surtout pour le manipulateur (on peut ajouter ici sur la photo, des gants et une charlotte)
PARTIE 1 : Les manipulations compatibles avec un spécimen « scientifique »
Les nettoyages « légers »
Objectif
Retirer un dépôt terreux ou argileux sans altérer les minéraux.
Dans certains cas les matériaux enlevés peuvent être conservés pour analyses.
Les moyens
Nettoyage dans un bain d’eau + lessive : facile mais souvent peu efficace.
Machine à laver la vaisselle : donne parfois des résultats étonnants (amélioration de l’état de surface).
Bac à ultra-sons: souvent efficace mais peut abîmer certains minéraux (poreux)
Pistolet à eau : efficace pour retirer de l’argile, mais peut abîmer des cristaux fragiles (en aiguilles)
Dans certains cas les matériaux enlevés peuvent être conservés pour analyses.
Pistolet à eau | Bac à ultra-sons |
Les nettoyages « lourds »
Objectif
Retirer un dépôt solide sans altérer les minéraux en dessous.
Dans certains cas les matériaux enlevés peuvent être conservés pour analyses.
Les moyens
La sableuse: efficace mais il faut utiliser des billes de dureté inférieure à celle des minéraux que l’on veut dégager, il faut protéger les minéraux qui risquent d’être abîmer. Billes de verre le plus souvent (jamais de sable: risque de silicose !!!!!), billes de fer (fossiles).
Attention, grands risques avec les poussières s’il y a des fuites (masques FPP3) !!!
Micro-burin (mécanique ou pneumatique) : souvent assez long, peut laisser des traces.
SABLEUSE Attention, grands risques avec les poussières s’il y a des fuites Peut advenir même avec l’aspirateur en marche (masques FPP3) !!! |
La mise en forme et le redimensionnement
Les outils
Marteau et burins (manuels ou pneumatiques) : peu précis et générateurs d’éclats. Inadapté dans le cas de
cristaux fragiles sur gangue dure.
Attention aux éclats (lunettes) !
Micro-burin : travaux précis mais long, peut laisser des traces.
Trimer : moyennement précis plus ou moins adapté suivant la gangue: à éviter sur une gangue molle ou une gangue texturée (phyllade). Beaucoup de « casses ».
Attention aux éclats (lunettes) !
Porte-outil et tronçonneuse : précis mais lent pour le porte-outil. Bon résultat sur pierre peu dure. Peut-être précis pour la tronçonneuse mais risque de dérapage et d’éjection du minéral. Demande de la pratique.
Attention, grands risques avec les poussières (masques FPP3 et eau si possible) !!!
Scie diamantée fixe avec arrosage et platine de translation : précis, mais demande un savoir-faire.
Attention, grands risques avec les brouillards (masques FPP3 et vêtements) !
Micro-burin mécanique Attention, grands risques avec les poussières (masques FPP3) !! |
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Le (micro-)burin mécanique ou pneumatique
Manipulation aisée, permet un travail précis sur de petites dimension est utilisé pour :
- Petits prélèvement
- Petites mises en formes
- Permet certaines manipulations comme celle de retirer des cristaux cassés et parfois
de faire apparaître des cristaux ou des contacts sous-jacents - Éliminer les traits de sciages
Attention, grands risques avec les poussières (masques FPP3 et eau si possible) !!
Le corindonnage
Utilisation de billes de corindon dans la sableuse : très abrasif, permet d’attaquer la gangue afin d’éliminer les traits de scie et les marques de micro-burins.
Attention : protéger toutes les parties à préserver
PARTIE 2 : Les manipulations compatibles avec un spécimen « scientifique »
La mise en forme et le redimensionnement
1. LES TRIMERS
2. PORTE-OUTIL et TRONÇONNEUSE
3. SCIE DIAMANTÉE FIXE AVEC PLATINE DE TRANSLATION
Quelles pierres
Est très efficace sur les pierres dures (6 à 9). Risque de bourrage avec les pierres peu dures. Le sens de rotation de la scie est toujours de haut en bas (la pierre se plaque contre la platine)
Les deux coupes
Pierre fixe sur platine : coupes planes seulement.
Peu de risque
Pierre tenue à la main : ne jamais chercher à faire une coupe plane profonde (2 cm maxi).
Lorsque l’on veut enlever de la gangue, on pratique des rainures resserrées, puis on casse les lames entre les rainures, on refaçonne en « sculptant » en attaquant avec des déplacement de la pierre non parallèles à la lame. Pour les pierres d’exposition on peut améliorer l’état de la zone travaillée avec un microburinage et/ou un sablage « fort ».
Attention Tenir la pierre sur les côtés et non par-dessous Travail sous arrosage d’eau (pas d’huile même soluble) Porter un masque à cause des gouttelettes pouvant être dangereuses |
Deux exemples : hedenbergite de Chine et fluorite du Colorado (USA)
PARTIE 3 : Les manipulations compatibles avec un spécimen « scientifique »
La conservation préventive
Prévenir ou bloquer la dégradation de minéraux
Le laquage
Exemple : arrêter l’oxydation des cuivres, la sulfuration des argents, la sulfatation de sulfures.
La stabilisation par imprégnation de résine
Exemple : les minéraux uranifères micacés, groupe de l’autunite, vanuralite, etc.
La maladie de la pyrite et pyrrhotine: Les causes sont les bactéries et la présence de (micro-)fissures. Emplir les fissure avec cyanoacrylate très fluide.
Contrôle hygrométrie, i. e. quantité de vapeur d’eau dans l’air dont le maximum (100%) dépend de la température. Idéal autour de 50%. Trop forte risque de dissolution (cas du sel gemme), trop faible risque de déshydratation rapide (cas du borax). Quand il pleut l’hygrométrie est proche ou égale à 100%.
La lumière : certains minéraux s’altèrent à la lumière (réalgar). Conserver dans l’obscurité.
Le froid : bloque les attaques bactériennes
Attention il y a des minéraux qui ne peuvent pas être conservés longtemps.
Le laquage et la stabilisation par imprégnation de résine
Toutes les manipulations jusque là décrites peuvent être utilisées pour tout type de spécimens.
Il s’y ajoute des manipulations spécifiques inutiles ou incompatibles avec un spécimen « scientifique », destinées à rendre le spécimen plus « beau »
Les manipulations spécifiques « légères »
- Les attaques chimiques
- Le positionnement, le soclage
- La « cosmétique »
- La réparation
Les manipulations spécifiques lourdes
- Les traitements de surface (lustrage, sablage, polissage)
- Les restaurations
L’avis du conservateur : Mis à par le soclage, la majorité de conservateurs ne les promeut pas, mais les accepte de plus en plus, s’il s’agit de spécimens purement esthétiques sans grand intérêt scientifique. Se donne pourtant des limites avec une frontière entre améliorations et bidouilles.
Les bidouilles et fraudes (fakes)
Les attaques chimiques
Avertissement 1: éviter tout contact avec les acides, porter des gants (latex, nitrile), une blouse ou un tablier, pouvoir se rincer vite, papier réactif préconisé.
Avertissement 2 : être sûr que l’attaque acide ne va pas abîmer le spécimen ou que le minéral que l’on attaque est posé et non pas pénétrant dans le cristal que l’on veut dégager.
- Acide acétique : cuivre, calcite (lent)
- Acide chlorhydrique : calcite. Couramment utilisé.
- Acide orthophosphorique : oxydes de fer. Couramment utilisé.
- Acide fluorhydrique : silice. A éviter absolument si l’on est pas dans un labo équiper pour.
- Dithionite de sodium : oxydes de fer. Sent mauvais.
- Eau oxygénée et ammoniaque : sulfure d’argent.
- Thiourée: sulfure d’argent
- Eau oxygénée: floculation de certaines argiles.
- Eau (humidité): pyrite, marcassite.
Acide chlorhydrique : calcite | Acide orthophosphorique : oxydes de fer |
PARTIE 4 : Manipulation légère, la présentation, le soclage
Souvent un minéral peut être particulièrement esthétique et exempt de défauts visible lorsqu’il est vu sous un certains a. Il suffit alors de le socler dans une position précise. Il existe plusieurs type de socle :
- le piédestal creusé,
- le talon moulé,
- la cale ou tuteur,
- la griffe.
- Perceuse à colonne et fraises
- Résines
- Fil de fer, alu ou corde à piano
- Support en plexiglass
- Chalumeau et soudure (étain ou argent)
- Ponceuse à bandes ou porte outil
- Racloirs
- Papier abrasif
- Peinture
- Divers matériel de moulage (plaques, feuilles d’alu, ...)
Le soclage peut être « technique » et peu visible. Il peut être aussi visible et esthétique. Mais les beaux résultats demandent du temps :
- Stabilisation des résines
- Moulage
- Polissage
- Couches de peintures
Exemples de soclages peu visibles : catapleite, elbaite et cuivre