Et pour commencer une vue de la chambre d’hôtel. Avec une météo à 26°C maxi (mais pas pour longtemps)
Une des nouveautés de cette 69e édition du Tucson show, n’en est pas vraiment une? Il s’agit d’agates bleues d’Ambilobé (Madagascar). Celles-ci sont connues depuis des années sous le nom d’agates gitanes pour leur couleur qui évoque celle des anciens paquets de cigarettes gitane. Cette couleur est due à la diffusion sur des défauts de dimensions inférieures aux longueurs d’onde la lumière visible (diffusion de Rayleigh). Ces agates n’étaient pas apparues avant cette année dans le marché de la minéralogie
Un des trois premiers lieux incontournables est la Granada galerie, consacrée surtout aux fossiles et à leur présentation artistique. On peut voir sur cette photo une sculpture de dinosaure et avec un peu plus d’attention celle de fourmis !
Quelques exemples de fossiles remarquables avec un crâne de poisson cuirassé au milieu.
Les magnifiques et incontournables ammolites du Canada. Il s’agit d’ammonites dont la coquille fossilisée présente des iridescences comme la nacre. Comme la nacre est appelée mère de perle (mother of pearl), certains ont voulu que l’ammolite soit présentée comme la grand-mère de perle.
La galerie FMI est depuis plus d’une dizaine d’années le lieu incontournable où se sont concentrés les meilleurs minéraux. Ceux qui embellissent aujourd’hui les musées les plus exigeants. C’est le premier lieu à visiter si l’on veut se faire une idée de ce qui se passe.
Les photos sont normalement interdites, mais après avoir insisté cette photo a été prise. Son intérêt ne tient pas tant à la qualité des minéraux mais au fait que l’on y voit des étiquettes « sold », vendu, ce qui était rarissimes ces dernières années. Les prix sont pourtant élevés : un minéral à 10 KUSD avant Covid vaut maintenant 35 KUSD.
L’autre lieu incontournable est la fine mineral Gallery qui regroupe une quinzaine d’exposants de haut niveau. Cette année, l’organisateur de ce lieu a mis l’accent sur les géodes d’améthystes d’Uruguay présentant en leur intérieur des stalactites d’améthyste mêlées de grands cristaux de calcite. Ces améthystes à stalactites sont connues depuis plus d’une décennie, et d’année en année leur qualité s’améliore…
… leur qualité s’améliore jusqu’à atteindre des sommets esthétiques, mais peu vraisemblables. Des sources bien informées mettent en question la réalité de certaines de ces améthystes. Les indices ne sont pas faciles à déceler mais ils sont probants.On se méfiera du passage soudain entre de gros cristaux à de petits cristaux.
La vezleyite a longtemps été une espèce rare mais recherchée pour sa couleur bleu profond. Après les trouvailles relativement abondantes de la République démocratique du Congo, cette année a vu l’arrivée de spécimens de Sanguozhunag, Kunming, Yunnan, Chine. Ces vezleyites ne sont pas vraiment une nouveauté, mais elles n’étaient apparues auparavant qu’en petites quantités.
La grande nouveauté de cette année a été les grands cristaux de calcite de couleur rosâtre de la mine de Balmat, New York, USA. Leur forme est complexe, circonscrite dans un ellipsoïde peu allongé. Ils peuvent atteindre une vingtaine de centimètres. Ils sont translucides et leurs surfaces sont éclatantes. La mine de Balmat est aussi connue pour avoir fourni dernièrement les meilleures anhydrites connues en grands cristaux brillants aplatis, violets.
Collector’s Edge est une compagnie connue depuis plusieurs décennies pour son implication dans l’exploitation de gisements majeurs comme celui des rhodochrosites de Sweet Home (Colorado, USA). Ses activités se sont étendues depuis à d’autres secteurs. Elle présentait cette année, des minéraux mis en dépôt qui font partie d’une collection élaborée par des investisseurs.
Les apatite roses associées à de la sidérite sur des aiguilles de quartz de la mine Kami (Ayopaya, Bolivie), ont fait leur apparition depuis une année environ. On a pu en voir quelques-unes à Munich, et beaucoup plus cette année à Tucson. C’est un matériel un peu technique mais assez attrayant.
Gail et Jim Spann ont constitué ces dernières décennies, l’une des plus importantes collections étatsuniennes. Et ce avec goût et intelligence. Collection qui a acquis une telle importance que, une fois la retraite venue, ils aient décidé de se séparer d’une partie d’entre elle.
Avec la fermeture de l’Executive In, puis de l’inn Suites, un marchand avisé a créé le mineral city. Il s’agissait au départ d’entrepôts qui ont été aménagés afin d’offrir des locaux pour la vente. D’année en année on est passé de quelque chose de peu reluisant, à des box de plus en plus luxueux, avec plantes, belles affiches, chaises pour s’asseoir et parfois boissons offertes.
Le créateur de la bourse du Westward Look ayant arrêté suite au COVID et la création du Mineral City, cette manifestation était vouée à la disparition sans la ténacité de quelques irréductible : en tout une huitaine de très haut niveau.
Une vitrine de minéraux pakistanais de très haut niveau : des gerbes d’aigues-marines à gauche et deux énormes cristaux d’aigue-marine et de morganite, déjà présentés à Munich.
Une pratique récente en pleine expansion veut que l’on baptise les spécimens exceptionnels à l’instar de cette couronne de Roundu et cette autre couronne de Shigar.
Une des rares vanadinites gemmes sur barytine du Maroc découvertes récemment.
Quelques unes des dernières tourmalines récoltées dans les pegmatites de Californie.
Une très belle sélection de fluorites dont l’une de Shangbao (en haut à gauche) avec l’indication POR, price on request, ce qui laisse présager un prix à six chiffres !
L’annonce d’un ouvrage qui reprend et étend le numéro du Mineralogical Record éponyme. Il s’agit de réunir les photos de plusieurs centaines de minéraux considérés par les auteurs comme faisant partie de meilleurs connus. La souscription est ouverte, la publication est prévue dans quelques semaine.
Retour au Mineral City dans le local qui concentre le plus grand nombre de calcites de Balmat. Elles sont connues depuis longtemps. Les dernières proviennent d’une découverte énorme!!! Les cristaux sont décimétriques, leurs faces sont très lisses, mais ils sont métamériques; i. e. la couleur passe d’un rose pâle à un gris rosé suivant l’éclairement. Les photos rendent des couleurs plus grises que l’œil.
La mine de Balmat est aussi réputée pour ses sphalérites jaunes et gemmes, dont on a dejà vu des exemplaires l’an derniers. Seul (petit) défaut, les cristaux sont au mieux centimétriques.
La mine de Milpillas (Sonora, Mexique) est connues pour les très célèbres azurites. Elle nous offre aussi, de temps en temps ds nouveautés, comme ces shattuckites, incluses dans du quartz. On peut y ajouter de rares mimétites présentées sous le manteau, avec les prix à sept chiffres.
Les ristournes de 50% n’impliquent pas des bas prix. Loin de là. Ils restent nettement supérieurs à ce que l’on connaît en Europe, ce qui ne manque pas de générer une certaine frustration et de la morosité. Heureusement certaines agates sont là pour apporter une pointe d’humour et remonter le moral.
Des lots conséquents de fluorites d’Erongo (Namibie) ont été présentées. Les cristaux sont maclés et présentent des formes allongées, lancéolés, qui n’étaient jusqu’alors pas (ou très peu) connues.
Le Brésil se distingue toujours par ses magnifiques groupes de cristaux de tourmaline, ici de Perdeneira.
Deux autres minéraux, moins prestigieux de cette célèbre mine : du chrysocolle de belle couleur et une barytine bleutée.
Les calcites « en sapins » de Santa Eulalia (Chihuahua, Mexique ) sont encore abondantes, mais des prix encore élevés).
Tucson réserve toujours de bonne surprise sur des minéraux dont les cotes ont été oubliées. C’est le cas de la ferroactinolite représentée. Les ferroactinolites du Pakistan, découvertes vers l’an 2000, sont encore à ce jour, les meilleures connues. Les cotes d’alors dépassaient la valeur du très bel échantillon qui présente deux cristaux en V: une forme classique et recherchée.
La mine de Panasqueira (Portugal) fournit à nouveau, depuis une dizaine d’années environ, des apatites d’une qualité que l’on connaissait auparavant. Cette année il y avait cette apatite géante (l’étiquette a 6 cm environ de longueur)… parmi d’autres beaucoup plus petites.
Un bel exemple de chrysocolle et malachite de la République démocratique du Congo (en haut de la photo). Le chrysocolle a été émis en évidence en grattant la couche supérieure de malachite, ce qui retire de l’authenticité à la pièce.
Un commerçant indien a depuis plus de dix ans pris l’habitude de présenter des géodes géantes (métriques) de minéraux. Cette idée semble inspirer des commerçants pakistanais comme le montre cette géode presque métrique d’aigue-marine et quartz et feldspath
Le créateur