Le deuxième jour du Main Show commence par une heure de visite réservée aux seuls scolaires.
Ce deuxième jour est aussi l’occasion de revoir en détails les vitrines. En l’occurrence de s’apercevoir aussi qu’une rangée de vitrines avait échappé à ma vigilance. Ci-après la réparation de l’oubli, en commençant par le thème européen et ensuite le quartz.
La collection Greenbank aux étiquettes incroyablement détaillées.
Les quartz d’une minéralogie émergeant timidement, mais prometteuse : celle du Népal.
Quelques autres oublis comme les récentes crocoites extraites par l’entreprise Collector’s Edge. Elles se caractérisent par de grands cristaux bien individualisés. Quelques minéraux mieux photographiés, pour le plaisir des yeux.
Oups, je me suis égaré dans la partie bijouterie-joaillerie et je tombe sur des œuvres d’art tout à fait étonnantes. Je n’ai pas osé interroger l’artiste…
Une salle est réservée pour les micromonteurs qui proposent par ailleurs meetings et conférences. C’est une activité qui regroupe, entre autres amateurs, des personnes ayant au moins un minéral nouveau à leur actif. La conférence de Georges Favreau sur Cap Garonne a été chaudement applaudie.
Une vitrine sur des expériences étatsuniennes de reprise de croissance de quartz cassé par synthèse hydrothermale. Les restaurateurs de cristaux ont été très intéressés. Que l’on se rassure, la croissance n’affecte pas que les parties cassées et parfois elle rate en dissolvant une partie du cristal initial. Ce genre de quartz est connu depuis une vingtaine d’années au travers de la production russe.
Les potins et ragots
Ces dernières années, il y avait une vitrine sur la collection Sorensen axée sur les minéraux des pegmatites. Elle a été vendue cette année. Cette vente n’est qu’une parmi d’autres, justifiées par les prix records atteints. On entend de plus en plus parler de minéraux-investissements, on parle même de « hedge funder » fréquentant Tucson. Les cotes de ces dernières années leur donnent raison, mais l’on commence aussi à parler de bulle ce qui est un mauvais présage. Beaucoup de collectionneurs se sentent exclu. Les pierres moyennes atteignent des prix à 4 chiffres. Même dans le cas de découverte pléthorique. Les azurites de Millpillas, par exemple, ont connu de fortes décotes pour des pièces naguère majeures, mais il faut encore mettre quelques KUSD pour une petite azurite.
Un autre souci est la prolifération de manipulations qui auparavant étaient des « fake » (objet faux) et qui maintenant sont présentées comme des « reparation » et « restauration ». On parle même de repolissage de faces cassées. Ce qui pose des problèmes délicats. Contrairement aux « traitements » effectués sur les gemmes taillées de joaillerie, il n’y a pas de législation sur les traitements des pierres de collection « naturelles », et qui par définition devraient le rester (naturelles). Le retour forcé, i. e. légiféré, à la qualification de « fake » n’est donc pas exclu.
En conclusion
Cette année, il n’y a pas eu découvertes majeures. Rappelons cependant les grands cristaux de pyromorphites périmorphosées en plumbogummites, apparus discrètement il y a quelques mois, et montrés au grand jour à Tucson. Signalons aussi les rutiles et hématites de Madagascar qui sont de plus en plus prometteurs. Il y a eu les opales hyalites fluorescentes, du Mexique (Centre) qui ont été négociées dans un lieu peu prestigieux. Ainsi que des découvertes confidentielles comme les grandes stalactites de smithsonite bleue de la République du Congo, les nouvelles vanadinites de Mibladen,… et d’autres encore plus confidentielles et qui feront peut-être l’objet de prochains compte-rendu.
THE END
Ce jeudi 12 février marque le début du main show de minéralogie. Il se situe dans le Convention Center. Parler de minéralogie, il faut relativiser. Les stands qui y sont consacrés ne représentent environ qu’un tiers de la surface. Le reste est occupé par la bijouterie-joaillerie. Le thème principal des cette année était la minéralogie de l’Europe de l’Ouest, comprenez, l’Europe sans la Russie. Les géographes apprécieront : où sont les Europe du Sud, du Nord et autre Centrale ? Un thème secondaire était le quartz. Commençons par l’Europe occidentale élargie.
Pour commencer: deux spécimens anciens et historiques de la collection du naturaliste suisse Conrad Gessner (1516-1565). On lui doit un De rerum fossilium, lapidum et gemmarum, publié en 1565, qui contient les premières illustrations imprimées de cristaux (après un cristal de gypse dans l’Hortus Sanitatis publié en 1491).
La ville de Freiberg et la minéralogie allemande sont à l’honneur avec la collection de la Krügerhaus qui est voisine de l’immense Terra Mineralia du château de Freudenstein où l’on trouve la minéralogie internationale. Poursuivons ensuite avec les autres vitrines présentées.