Dresser l’inventaire de toutes les activités à Sainte-Marie-aux-Mines est une tâche ardue. Nous en avons présenté quelques unes des plus importantes. Il faut y ajouter :
Pour la première fois, la visite du centre minier TELLURE a été fortement médiatisée et facilitée par l’offre d’une navette.
Toutes ces activités ne doivent pas masquer le côté un peu sombre et contestable : celui de la « lithothérapie ». C’est un domaine où se côtoie des doux rêveurs, des « don Quichotte » sincères, des personnalités « en mal de savoir » et des personnes troubles, très troubles et parfois très, très troubles. Parmi les aspects découverts cette année, citons celles des pratiques « équitables », « holographiques », « géobiologues », « psychonomiste », « quantiques », « holistiques » et bien d’autres que la décence intellectuelle demande de ne pas citer. Nous n’allons pas nous appesantir sur ces sujets.
Un aspect majeur de Sainte-Marie est celui de la gemmologie. D’années en années, ce thème prend de plus en plus d’importance, à tel point que certains gemmologues ne daignent plus faire un saut dans l’exposition minéralogique. Les locaux consacrés aux gemmes sont de plus en plus exigües et semblent avoir atteint leur maximum. Si l’on y ajoute la tendance générale, visible ces deux dernières années, vers un recentrage plus populaire de la bourse de Sainte-Marie-aux-Mines, on serait enclin de constater qu’ Eurogemmes a atteint ses limites. Peu de nouveautés cette année : quelques beaux chrysobéryls de Sri Lanka, des kornerupines de Tanzanie bleu sombre, des cyanites dite teintées (traitement apparemment non confirmé), des haüynes du Pakistan et des sodalites du Myanmar (ex-Birmanie). Et un constat : il y a peu de gemmes majeurs.
Sinon, pour ceux qui trouveraient ces commentaires trop acerbes, je leur permets d’invoquer le temps qui a été épouvantable : pluie ininterrompue de 6 h à 16h.
Où a-t-il été l’été, où est-il l’été ?
Il est arrivé le lendemain avec un beau soleil et un regain d’optimisme. En guise de conclusion, on constate que l’immense majorité des participants et visiteurs on été satisfaits cette année malgré le temps pluvieux et froid. La raréfaction des « top » marchands et des grands collectionneurs internationaux, ne semble pas affecter les activités. Mais il est de plus en plus illusoire de penser voir des minéraux haut de gamme exposés à la vente (les ventes « en chambre » sont actives mais réservées à des personnes « sélectionnées »).
A l’an prochain donc pour la 51e édition !
Le côté obscur
Des ouvrages que l’on peut éviter de lire.
La bourse de gemmes connaît d’année en année une affluence record.
Un magnifique chrysobéryl vert et quelques raretés incolores.
Une incroyable titanite de 86,5 cts (difficile à photographier).
Les nouvelles haÿnes du Pakistan et sodalites de Birmanie.
Le précédent organisateur, Michel Schwab, avait su instituer la présence d’animations culturelles durant la Bourse de Sainte-Marie. L’une des plus marquantes est le stand de l’association française de microminéralogie (AFM). Outre la présentation de la microminéralogie et de microminéraux aux enfants et aux curieux, elle organise tous les midis, un pot de l’amitié qui réunit quelques grandes figures de cette discipline. Ce jour, le 28 juin, une petite cérémonie célébrait la remise par MM Favreau et Bourgoin du cotype de la JASROUXITE à la collection des minéraux de l’université Pierre et Marie Curie (UPMC-La Sorbonne). Il s’agit d’une espèce nouvelle trouvée à l’occasion de plusieurs campagnes de recherche organisées par l’association Jean Wyart (UPMC) et l’AFM. Parallèlement, Jean-Claude Leydet célébrait l’acceptation de la leydetite et offrait aussi un spécimen à la collection de l’UPMC. Ses deux événements montre le dynamisme retrouvé de la minéralogie systématique française.
Alain Carion présentait une animation destinée à faire découvrir le monde des météorites si important pour la compréhension de notre système solaire. Un fragment de la météorite de Tcheliabinsk nous rappelait cette chute (février 2013) exceptionnelle pour le nombre de films pris alors. Elle a beaucoup de succès.
Les conférences sont une autre composante culturelle. Les deux conférences d’Eloïse Gaillou, conservatrice à Los Angeles, sur les diamants colorés et sur les musées de la Smithsonian et de Los Angeles, ont fait salle comble (du jamais vu pour des conférences sur des thèmes autres que ceux de la lithothérapie).
Il existe encore de nombreuses activités culturelles : elles seront évoquées dans un prochain compte-rendu.
Il est toujours utile d’assister aux évènements culturels. L’esprit est serein, et on remarque plus facilement ensuite des minéraux qui sont passés inaperçu jusqu’alors. On citera de magnifiques muscovites en macle multiple (en croix de David) du Brésil. On notera aussi la présence de minéraux intéressants de localités très peu connues comme les scapolites du Tamil Nadu (états du sud de l’Inde) ou bien les (déjà un peu connues) amazonites d’Ethiopie.
Plus surprenant, il y avait quelques tanzanites, certes peu gemmes, mais bien colorées et avec une terminaison bien cristallisée, vendues 25€ le gramme pour des cristaux frôlant 20 cm de long!
Selon quelques informations, la partie Eurogemmes, consacrée à la gemmologie, bat son plein. Une visite s’impose. Le prochain compte rendu y sera consacré.
Préparatifs au pot quotidien de l’amitié sur le stand de l’association française de microminéralogie (AFM).
Une spécialité de l’AFM : le microsandwich (à maxi cornichon).
La remise du cotype de la jasrouxite par l’AFM à M Jean-Claude Boulliard (collection des minéraux de l’UPMC-La Sorbonne)
Jean-Claude Leydet présentant un spécimen de la leydetite donné à la collection de l’UPMC-La Sorbonne
M Nicolas Meisser, conservateur au musée de Lausanne et l’un des grands animateurs de la minéralogie d’espèce.
Alaine Carion sur son stand où prime une grande sidérite… « carbonée » à la suite de l’incendie de sa voiture.
Conférence de Mme Eloïse Gaillou, conservatrice à Los Angeles, sur la couleur des diamants.
Muscovites maclées en croix de David (Brésil).
Quelques minéraux de localités peu connues.
Quelques tanzanites, dont un cristal géant, à un prix modeste (… au gramme, oublions le poids total).
Et enfin (pour corriger le doublage des photos de bournonites du premier compte rendu) une vraie gersdorfite d’Aït Ahmane