Dès la mi-janvier, plusieurs hôtels et lieux de vente, souvent en gros, ouvrent leurs portes.
Pour tous ceux qui ne peuvent pas consacrer un mois et plus à visiter toutes les manifestations dès leur ouverture (plus d’une cinquantaine), il ne reste qu’à faire une sélection. Qui est relativement aisée pour les amateurs de minéraux.
Après l’ouverture des lieux de vente en gros comme "Top Gem" ou "la Fuente", il y a l’ouverture des hôtels où le niveau des minéraux proposés est plus élevé. Et en premier lieu, l’inévitable Hôtel Tucson City Center (ex – Inn Suites) qui ouvrait ses portes le samedi 27 janvier. Il est vrai qu’il valait mieux être là dès le début de la semaine.
Tout comme les années précédentes quelques animaux inanimés occupent les pelouses
LES DINOSAURES ET LES MAMMOUTHS SONT DE PLUS EN PLUS PETITS
LES LEZARDS, ICI UN MONSTRE DE GILA, DE PLUS EN PLUS GRANDS
GRANDS COMME… CERTAINS CRISTAUX GÉANTS
La construction de nouveaux bâtiments sur les terrains, autrefois attribués au parking, semble avoir affecté l’ardeur des acheteurs. Le Tucson City Center était très calme ce dimanche, un jour habituellement très actif. Bien sûr, les nouveaux parkings sont maintenant 300 m plus loin, considérable distance à couvrir à pied.
Mais les affaires avaient eu lieu pendant la semaine. Avec pas mal de curiosités, et de nouveautés.
Parmi les plus marquantes, les épidotes et les clinozoïsites (l’équivalent avec peu de fer de l’épidote) de Cerro San Cristobal, province de Canete (Pérou), surtout pour leurs dimensions.
Depuis plusieurs mois la Chine produit des cristaux de fluorite bleu foncé d’une qualité inouïe (que la photo ne rend pas). Ils sont très purs avec des surfaces éclatantes.
Toujours de Chine des hémimorphites bleues qui se singularisent pas leur translucidité.
La dynamique société "Spirifer", présente également au Maroc, expose cette année ces curieuses calcites en boules.
Et de la halite, presque tout le monde sait ce que s’est, avec la présence de tolbachite, et là presque personne ne sait ce que s’est : dans le meilleur des cas, un chlorure de cuivre, sinon du cuivre en impureté.
Ces prehnites "en pompons" assez attrayantes, en provenance d’Imilchil, localité majeure située dans le Haut Atlas, au Maroc.
L’azurite est un des minéraux les plus recherchés par les amateurs, et pourtant sa couleur bleue est à ce point sombre que la plupart du temps ses cristaux apparaissent noirs. Pour que la couleur s’éclaircisse, il faut que l’on ait des masses polycristallines. Ici, les joints entre les cristaux apportent du blanc dans la couleur, comme le démontre cette azurite marocaine.
A proximité des maintenant classiques épitaxies rutile-hématite, on remarque un cristal de titanite de grande dimension et de belle couleur, dommage qu’il ne soit pas parfait. Une production à surveiller.
Il y a eu cette année de nombreuses apophyllites vertes en petits bouquets très esthétiques, issues d’une découverte récente. Elles sont assez similaire aux précédentes découvertes.
Parmi les nombreuses et magnifiques découvertes indiennes, on trouve de plus en plus de stalactites assez complexes. Certaines sont intactes, d’autres sont des réparations, et d’autre sont des montages très difficiles à détecter, il se dit que "tout le monde s’est fait avoir". Alors prudence, autant prendre son temps et bien inspecter une pièce avant de l’acquérir.
Le redémarrage des activités minières à Panasqueira, depuis maintenant plusieurs années, s’accompagne de belles découvertes comme les mythiques apatites violettes sur cristaux de quartz.
Des halites du Nouveau-Mexique, mais peu accessibles. La couleur bleue est certainement due à un centre coloré provoqué par l’irradiation naturelle générée par la sylvite : rappelons que le potassium dans la nature est radioactif, c’est la source de la radioactivité des êtres vivants dont l’homme.
Des amazonites du Colorado à des prix presque accessibles.
Une des remarques que l’on peut faire cette année sur TUCSON, est qu’il y a une volonté certaine de déstocker les minéraux de gammes intermédiaires.
Certains commerçants ont même pris jusqu’à 4 lieux de vente dans différents hôtels.
Les plutôt bonnes affaires sont nombreuses.
A proximité de l’hôtel Tucson City Center, il y a plusieurs lieux incontournables. Le premier est la maison de Fine Minerals International. Elle est divisée en plusieurs secteurs, un pour les bois fossiles (en tranches polies), un pour des sculptures intégrant de grandes pierres, souvent polies, et enfin une partie minéralogique avec une pièce, petite, où sont présentés des spécimens du plus haut niveau, une pièce plus grande avec des minéraux de qualité à peine inférieure et enfin une salle où sont présentées les pièces soldées. Les minéraux dans les deux premières pièces ont des cotes « américaines » quant à celles soldées elles ont de quoi faire le bonheur de nombreux collectionneurs et même musées.
On y a vu une Babingtonite chinoise proposée à un prix près de quarante fois plus bas que ce que l’on avait vu au tout début de la découverte de ces mêmes Babingtonites.
A proximité de Fine Minerals, il y a la Granada Gallery – Fine Minerals Designs qui est tenue par une équipe germano-suisse. Elle accueille surtout des fossiles et des pierres taillées. Le degré de raffinement est extrême.
Cette année, on y a vu un lot de pezzottaites taillées. Ces pièces datent d’une découverte maintenant ancienne, mais c’est la première fois que des pièces de ce niveau sont exposées au public.
Rappelons que la pezzottaite, découverte en 2003, à Madagascar, est un silicate boraté de la famille du béryl, où l’on trouve, outre le béryl (aluminifère), la stoppanite (ferrifère) et la bazzite (scandifère). La pezzottaite, quant à elle, est riche en césium.
Les petits bonbons bleus parsemés sur la racine sont des grandidierites, un silicate plus boraté que la tourmaline. Elle est connue depuis longtemps à Madagascar, mais ce n’est que depuis 2 ou 3 ans que l’on trouve des pierres totalement gemmes. Elles ont donné lieu à une forte spéculation.
Historiquement les premiers shows, qui se sont surajoutés au show principal, ont été localisés le long de l’autoroute 10 qui rejoint Phoenix. Le plus luxueux était celui du Sheraton, devenu le Pueblo c’est à présent le Riverpark, moins luxueux et rempli de tentes.
Une curieuse Uvite sur quartz de Brumado, Brésil très très cher.
Une presque nouveauté: des quartz en macle de La Gardette, de qualité absolument superbe, issus de Gunyahang, district de Sankhuwasabha, Népal.
Le Desert In a été le premier hôtel de l’A10 consacré aux minéraux. L’évoquer c’est évoquer un mythe. Il a été détruit ce début de 21e siècle. Il était voisin du Travelodge qui, cette année, a pris le nom de Desert Inn. La qualité des minéraux y est assez moyenne.
Le show de la 22e est un des derniers venus, depuis quelques années, mais il a toujours du mal à se faire connaître. Pour y remédier, il a bénéficié d’une publicité énorme... Mais la qualité des stands est très inégale.
Ce show n’est pas spécialement dédié aux fossiles, mais il y en a tout de même quelques-uns.. surtout des dinosaures. Et quelques productions artistiques typiquement étasuniennes.
Les quartz de Colombie sont connus depuis au moins 20 ans. Leur qualité est souvent égale à celle des quartz de La Gardette. La production est cependant très fluctuante. Il semble qu’elle soit assez forte depuis les deux dernières années.
Ce show est nouveau. La première version a eu lieu l’an dernier. Le lieu initial ayant pris feu, il s’est installé cette année dans des anciens abattoirs devenus le lieux des concerts de rock. Malgré un abord peu reluisant et un nombre assez faible d’exposants, c’est l’un des shows les plus intéressants, en tout cas celui où l’on trouve le plus d’espèces minérales rares.
Il faut y voir la patte de l’organisateur : un minéralogiste systématicien connu internationalement.
Le grand événement minéralogique est l’ouverture du Westward Look le jeudi 1er février. Depuis plus de 10 ans, cet hôtel accueille dans plusieurs dizaines de chambres, 34 actuellement, une forte concentration de marchands de très hauts niveaux. Les prix sont élevés, mais c’est là que sont les grandes découvertes et les "top" minéraux.
Cette année, la grande nouveauté est la re-découverte de carrrolites.
Leurs dimensions et leurs faces lisses dépassent largement de ce que l’on connaissait avant.
Fluorite du Beix
De l’or chez un commerçant californien bien sûr
Entre autre, une énorme argentite-acanthite de Fresnillo, Mexique
Une pièce de grande dimension de fluorites chinoises très brillantes (que la photo rend mal). Avec la localité cette fois-ci de Xia Yang, Fujian.
Un chrysocolle et malachite de Chine, payable en bitcoin.
Le chrysocolle serait sous la malachite. Par endroit le bleu du chysocolle sort.
Une galène du Pérou d’une qualité évoquant les meilleures galènes de Bulgarie.
Une énorme scolecite d’Inde
Des grandidierites, Madagascar, de grande dimension plus ou moins bien cristallisées.
Et de plus en plus de fluorites indiennes en boules
Une sélection de rhodochrosites de différentes localités.
C’est l’un des minéraux les plus cotés actuellement
La collection Proctor est une référence pour la qualité des spécimens. Elle est en vente plus ou moins officieusement depuis des décennies, avec des prix très élevées. Son exposition chez un marchand célèbre, laisse présager que cette année, elle est en vente.
Or
De simples minéraux de pegmatites