Tucson 2018

 

Inauguré l’an dernier ce musée doit son nom à une femme qui a grandement œuvré au développement des activités à Tucson et en particulier à la création du GJX. Ce musée est installé dans l’ancien palais de justice. Il y occupe le rez-de-chaussée d’une des ailes. Il se divise de la manière suivante : une première partie est la galerie de l’évolution minérale, il y a ensuite la galerie de l’Arizona, une pièce avec des animations interactives sur les cristaux, un corridor avec les minéraux fluorescents et enfin la galerie sur les gemmes

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L’entrée du musée est décorée d’un grand (environ 1,5 m) groupe de cristaux de quartz de l’Arkansas, l’une des fierté de la minéralogie étatsunienne.

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Cette partie reprend le concept d’évolution minéral introduit par Hazen et al. en 2008. L’idée est que les minéraux sont les conséquences et les témoins de l’histoire géologique de notre planète. Cette partie n’oublie pas cependant les liens entre le monde minéral et le monde vivant.

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On commence bien sûr par la formation du système solaire et les météorites. Les divers groupes, chondrites, achondrites et pallasites sont bien représentés par des spécimens spectaculaires. Il y a aussi de rares et grandes météorites lunaires et martiennes. Ainsi qu’un morceau de roche lunaire rapporté par une mission Apollo.

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Le concept de diversité minérale, introduit jadis, sauf erreur, par des minéralogistes bulgares, est évoqué. Diversité qui a explosée ces dernières années avec les nouvelles techniques d’analyse qui permettent de détecter des minéraux minuscules. Diversité qui s’est développée aussi avec l’acceptation de minéraux issus de l’activité humaine : minéraux post-miniers (apparaissant sur les parois ou les latrines de mines), des scories, des houillères embrasées, etc.

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La vitrine sur les pegmatites est la plus impressionnante avec la présentation de pièces de la collection Meiran. Certains minéraux sont manquants car exposés au TGMS, mais ce qui reste est impressionnant. Rappelons qu’une partie de la collection Meiran est en prêt à long terme au musée : c’est une pratique très développée aux USA où de plus en plus de musées cherchent moins à acquérir de nouveaux minéraux qu’à accueillir des collections privées.

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La géologie est aussi illustrée par les différentes roches, ignées, sédimentaires et métamorphiques. Sans oublier les liens entre la biologie et la géologie. L’ensemble des textes n’entre pas dans des explications complexes et reste accessible aux personnes ayant peu de connaissances sur ces sujets.

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La seconde galerie concerne l’Arizona et commence par la description de sa riche géologie qui a permis la mise en place de gisements métalliques de cuivre très impressionnants, parmi les plus riches au monde.

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Une alcôve présente le plan et une reconstitution d’un front de taille de la mine de cuivre de Bisbee, célèbre chez les minéralogistes pour ses azurites, malachites, cuprites, et quelques minéraux plus rares comme les plus belles spangolites connues (la spangolite est un sulfate de cuivre et aluminium, chloré, hydroxylé et hydraté, ses cristaux allongés sont vert foncés).

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Une grande alcôve est consacrée au clubs de minéralogistes amateurs, ici des « rockhounds », des chasseurs de pierres. Plusieurs collectionneurs de Tucson et des environs prêtent quelques uns de leur minéraux. En général, aux USA,  la recherche et la récolte de minéraux sur le terrain sont encouragées et considérées comme d’importantes activités culturelles et éducatives.

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La constitution de collection est encouragée, en particulier, chez les jeunes qui peuvent participer à des compétitions de présentations de leurs collections. Ou bien présenter quelques uns de leur minéraux dans un musée, comme ici.

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Les collectionneurs confirmés sont aussi présents avec la collection de la collection de Les et Paula Prezmik (spécialisée dans les minéraux de  l’Arizona) et celle de Jesse Fischer et Joan Kureczka (spécialisée dans la fluorite).

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Une partie est consacrée à l’activité minière, avec les techniques de creusement, les  engins, les traitements, un lingot de cuivre etc. Des textes et explications montrent que l’environnement est respecté et que les pollutions sont évitées.

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Quelques photos sur la partie sur le cristal et ses propriétés et des animations (manipulations) qui fonctionnent bien à quelques exceptions près (problèmes pourtant faciles à corriger).

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Une dernière partie est consacrée aux métaux précieux et aux pierres gemmes. On y trouve trois grandes pépites d’argent (plus de 200 kg) trouvées dans le fond d’une rivière de l’Arizona, ainsi qu’une vitrine emplie de prestigieux spécimens d’or et d’argent de la collection Hubert de Monmonier léguée à l’université de Tucson.

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Une vitrine présente des pierres taillées des différente espèces affectées aux signes astrologiques, une autre une impressionnante « tapisserie » réalisée jadis en France et une troisième un joyau représentant le carrosse de la reine d’Angleterre, Elisabeth II.

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Les autres vitrines, murales ou colonnes sont consacrées à une gemme comme le spinelle (1er photo) sauf une où sont regroupées des gemmes de collectionneur (2ème photo).

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La crise du COVID a été fatale au show du Westward Look... ancienne version. En effet après l’abandon par son organisateur en 2022, une douzaine de marchands ont décidé de reprendre le flambeau. Pari risqué car il n’y avait pas toute la publicité déployée auparavant. Pari finalement réussi. La fréquentation bien que réduite comptait de nombreux collectionneurs chevronnés comme en témoigne un parking (presque) plein.

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Comme précédemment, les ventes se font dans les chambres de petites habitations d’un seul étage dispersées dans un parc orné de cactus, piscines et parkings.

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Le niveau des minéraux est assez élevé. Comme le nombre de marchands qui n’ont pas déjà exposé ailleurs ne dépasse pas la demi-douzaine, n retrouve de nombreuses pièces déjà présentées ailleurs. Comme en témoigne ce lot de tourmalines bicolores de la République démocratique du Congo.

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Parmi les nouveautés, il y avait des aragonites bleues d’Afghanistan, décoratives sans plus. Bien éloignées des belles aragonites coralloïdes françaises d’Arrigas, ou bien de celles de Chine (Wenshan, Yunnan).

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Marcus Budil présentait des minéraux sélectionnés. Dans cette vitrine on remarque, au milieu en bas, une des quelques grandes macles de diaspore trouvées en 2020 en Turquie. On connaît à ce jour trois spécimens plus grands : l’un au MIM (Beyrouth), l’autre à la Smithsoniian (Washington) et enfin le troisième à la collection de minéraux de Sorbonne-Université (Paris).

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Autres vitrines dans laquelle on trouve le thème majeur de ce commerçant: la minéralogie alpine (surtout suisse). Et quelques minéraux plus anciens, comme ces grandes  stibines de Chine (Wuning, Jiangxi) acquises, il y a plus de 15 ans et gardées en réserve depuis.

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Westward Look : le scoop

La grande surprise de cette année se trouvait dans la chambre de Wayne Thomson où étaient présentées sa collection de cristaux de fluorite ainsi que celle de Jason Adams. Un bel exemple du goût des collectionneurs étatsuniens : des monocristaux plutôt que des groupes, des pièces plutôt petites (moins de 15 cm), l’absence de cassures et des couleurs et formes irréprochables comme en témoignent les photos suivantes.

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Le plus grand spécimen: environ 12 cm

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Westward Look

Le Westward Look réservait aussi quelques autres surprises comme une curieuse et grande chalcocite et djurleite de Daye (Hubei, Chine) ou de grandes pentagonites d’Inde. Cela fait une dizaine d’années que l’on n’avait pas vu de belles pentagonites et celles-ci se distinguent par leur présentation et leur dimensions.

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Finissons par une découverte issue de l’exploitation d’une mine pour les minéraux de collection. Depuis le 22 janvier 2022, l’exploitation de la Tourmaline King Mine a mis a jour plusieurs poches. Cette mine est historique car son histoire a commencé en 1903. La dernière poche, la « Pastel Pocket » apporte de nouveaux cristaux, de couleurs pâles insaturées et de dimensions appréciables. Les groupes de deux cristaux sont très rares.

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Les premiers hôtels historiques de vente de minéraux et fossiles étaient ceux le long de l’autoroute, A10, qui passe par Phoenix, Tucson et El Paso (Texas). L’hotel emblématique pour les minéraux était de Desert Inn aujourd’hui disparu. Venait ensuite le Sheraton qui, de vicissitudes en vicissitudes, est devenu le Puelblo et finalement le Ramada.

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Le Ramada est un lieu incontournable pour les pierres gemmes brutes (non taillées). Une autre spécialité, partagée avec plusieurs autres hôtels est les cristaux de quartz géants. Sur la photo on voit, pour commencer, des petits géants.

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Ici un groupe géant de grands cristaux. L’ensemble dépasse les deux mètres.

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Dans le quartz il y a aussi les améthystes en géodes métriques.

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Après le Ramada, il y a le Red Lion. Auparavant c’était le Travelodge où l’on trouvait une minéralogie un peu moins ambitieuse que celle du Desert Inn. Son abord est à la mesure de la qualité de ce que l’on y trouve. Modeste: bien souvent des roches et de minéraux en vrac, vendus au kilo.

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De l’autre côté de l’autoroute, beaucoup moins fréquenté, car il n’y a pas de trottoirs pour piétons, il y a plusieurs tentes provisoires dédiées à la vente. La première, plutôt discrète est celle JG&M Expo.

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Le JG&M Expo accueille aussi des tentes plus petites tenues en majorité par des commerçants marocains.

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La photo montre trois grands spécimens de minéraux marocains : des cristaux de fluorite de plus de 20 cm d’arête d’El Hamman et en arrière-plan une barytine noire très brillante avec des cristaux décimétriques noires provenant de la région de Kénifra.

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Après le JG&M viennent les tentes du 22nd Street Show. Un point de vente à ne pas négilger même si parfois on a l’impression d’y trouver n’importe quoi.

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Plus sérieusement, il y a aussi des minéraux de hauts niveaux comme ces rhodonites de Conselheiro Lafayete (Brésil), entre 150 et 200 g, partiellement gemmes et à des prix 3 à 10 fois moins chères que ce l’on voit par ailleurs.

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Pour finir le tour de ces hôtels, on repasse de l’autre côté de l’A10 et l’on arrive sur le Quality Inn. Un hôtel qui a connu dans les années 1980, une certaine effervescence car il regroupait les premiers marchands de gemmes du Pakistan et d’Afghanistan.

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Aujourd’hui, le Quality Inn offre moins de surprises, il y a surtout de la marchandise de gros et… de grands cristaux de quartz !

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