Inauguré l’an dernier ce musée doit son nom à une femme qui a grandement œuvré au développement des activités à Tucson et en particulier à la création du GJX. Ce musée est installé dans l’ancien palais de justice. Il y occupe le rez-de-chaussée d’une des ailes. Il se divise de la manière suivante : une première partie est la galerie de l’évolution minérale, il y a ensuite la galerie de l’Arizona, une pièce avec des animations interactives sur les cristaux, un corridor avec les minéraux fluorescents et enfin la galerie sur les gemmes
L’entrée du musée est décorée d’un grand (environ 1,5 m) groupe de cristaux de quartz de l’Arkansas, l’une des fierté de la minéralogie étatsunienne.
Cette partie reprend le concept d’évolution minéral introduit par Hazen et al. en 2008. L’idée est que les minéraux sont les conséquences et les témoins de l’histoire géologique de notre planète. Cette partie n’oublie pas cependant les liens entre le monde minéral et le monde vivant.
On commence bien sûr par la formation du système solaire et les météorites. Les divers groupes, chondrites, achondrites et pallasites sont bien représentés par des spécimens spectaculaires. Il y a aussi de rares et grandes météorites lunaires et martiennes. Ainsi qu’un morceau de roche lunaire rapporté par une mission Apollo.
Le concept de diversité minérale, introduit jadis, sauf erreur, par des minéralogistes bulgares, est évoqué. Diversité qui a explosée ces dernières années avec les nouvelles techniques d’analyse qui permettent de détecter des minéraux minuscules. Diversité qui s’est développée aussi avec l’acceptation de minéraux issus de l’activité humaine : minéraux post-miniers (apparaissant sur les parois ou les latrines de mines), des scories, des houillères embrasées, etc.
La vitrine sur les pegmatites est la plus impressionnante avec la présentation de pièces de la collection Meiran. Certains minéraux sont manquants car exposés au TGMS, mais ce qui reste est impressionnant. Rappelons qu’une partie de la collection Meiran est en prêt à long terme au musée : c’est une pratique très développée aux USA où de plus en plus de musées cherchent moins à acquérir de nouveaux minéraux qu’à accueillir des collections privées.
La géologie est aussi illustrée par les différentes roches, ignées, sédimentaires et métamorphiques. Sans oublier les liens entre la biologie et la géologie. L’ensemble des textes n’entre pas dans des explications complexes et reste accessible aux personnes ayant peu de connaissances sur ces sujets.
La seconde galerie concerne l’Arizona et commence par la description de sa riche géologie qui a permis la mise en place de gisements métalliques de cuivre très impressionnants, parmi les plus riches au monde.
Une alcôve présente le plan et une reconstitution d’un front de taille de la mine de cuivre de Bisbee, célèbre chez les minéralogistes pour ses azurites, malachites, cuprites, et quelques minéraux plus rares comme les plus belles spangolites connues (la spangolite est un sulfate de cuivre et aluminium, chloré, hydroxylé et hydraté, ses cristaux allongés sont vert foncés).
Une grande alcôve est consacrée au clubs de minéralogistes amateurs, ici des « rockhounds », des chasseurs de pierres. Plusieurs collectionneurs de Tucson et des environs prêtent quelques uns de leur minéraux. En général, aux USA, la recherche et la récolte de minéraux sur le terrain sont encouragées et considérées comme d’importantes activités culturelles et éducatives.
La constitution de collection est encouragée, en particulier, chez les jeunes qui peuvent participer à des compétitions de présentations de leurs collections. Ou bien présenter quelques uns de leur minéraux dans un musée, comme ici.
Les collectionneurs confirmés sont aussi présents avec la collection de la collection de Les et Paula Prezmik (spécialisée dans les minéraux de l’Arizona) et celle de Jesse Fischer et Joan Kureczka (spécialisée dans la fluorite).
Une partie est consacrée à l’activité minière, avec les techniques de creusement, les engins, les traitements, un lingot de cuivre etc. Des textes et explications montrent que l’environnement est respecté et que les pollutions sont évitées.
Quelques photos sur la partie sur le cristal et ses propriétés et des animations (manipulations) qui fonctionnent bien à quelques exceptions près (problèmes pourtant faciles à corriger).
Une dernière partie est consacrée aux métaux précieux et aux pierres gemmes. On y trouve trois grandes pépites d’argent (plus de 200 kg) trouvées dans le fond d’une rivière de l’Arizona, ainsi qu’une vitrine emplie de prestigieux spécimens d’or et d’argent de la collection Hubert de Monmonier léguée à l’université de Tucson.
Une vitrine présente des pierres taillées des différente espèces affectées aux signes astrologiques, une autre une impressionnante « tapisserie » réalisée jadis en France et une troisième un joyau représentant le carrosse de la reine d’Angleterre, Elisabeth II.
Les autres vitrines, murales ou colonnes sont consacrées à une gemme comme le spinelle (1er photo) sauf une où sont regroupées des gemmes de collectionneur (2ème photo).