Nature’s Garden of Crystals
Auteurs : Une vingtaine d’auteurs (voir contenu)
Edition : Vandall T. King, Newryqs Press, Rochester, New York (2011)
Nombre de pages : 424 pages
Format : 28,5x22cm
Langue : En anglais (d’Amérique)
Prix conseillé : 34,95 USD (soit environ 26 € en début 2011)
Disponibilité : dans les grandes bourses, sur les catalogues des revues spécialisées.
Contenu:
Après une page d’introduction par Van King :
The Keith and Mauna Proctor Family Trust Collection by Keith Proctor and Mauna Proctor (environ 218 pages en deux parties).
The Legacy Continues (l’héritage continue) by Brice and Christophe Gobin (14 pages).
Thirty-five years of refining (35 ans d’amélioration) by Mario Pauwels (12 pages).
Paradise Woods (6 pages).
Elmwood Mine Minerals by Steve Neely (22 pages).
Gold Fever (la fièvre de l’or) by Wayne and Dona Leicht (20 pages).
Minerals of the Scot Rudolph Collection by Scott Rudolph (34 pages).
Polychrom Minerals by Laurent Thomas (10 pages).
Minerals as Work of Art (les minéraux comme œuvres d’art) by Stuart Wilensky and Donna Wilensky (12 pages).
Becoming a Mineral Collector and a Lifelong Love of Photography (devenir un collectionneur de minéraux et l’amour d’une vie pour la photographie) by Matteo Chinellato (18 pages).
Treasured Minerals by Russ Behnke (20 pages).
Growing up with Minerals (grandir avec les minéraux) by Val Collins and Jef Collins (14 pages).
Haggendorf, My Love by Stephan Wolfsried (24 pages).
Commentaires :
Ouvrage à la conception pour le moins originale. Van King a proposé à des commerçants, des collectionneurs-commerçants et à certains collectionneurs de publier des minéraux de leur collection ou des minéraux qu’ils ont eu un temps en leur possession ainsi que les textes qu’ils désiraient. Seule contrainte : payer pour chaque page que l’on voulait voir publiée. L’ouvrage se veut « a photographic album of the « flowers » of the Mineral Kingdom » (un album photographique des « fleurs » du royaume minéral). Il est, par conséquent, très abondamment illustré (hors les pages de textes, marginales, il y a entre 1 et 6 photos par page).
Il y a 15 ans à peine, les encyclopédies et les beaux livres généralistes occupaient l’essentiel du champ éditorial en minéralogie de collection et d’agrément. Les informations sur les collections publiques étaient rares et les collections privées n’avaient que très rarement voix au chapitre. Ces toutes dernières années, les publications sur des collections privées se sont multipliées et paraissent même pulluler ces derniers temps. On ne peut que s’en réjouir, et regretter à l’occasion que les ouvrages sur les collections publiques restent toujours aussi rares (le « remarquable » ouvrage sur les « minéraux remarquables » de l’UPMC-La Sorbonne au campus Jussieu reste une exception qui mérite d’être rappelée).
L’ouvrage proposé par Vandal King marque une nouvelle étape dans cette évolution dans la mesure où il était ouvert à toute personne pouvant prétendre présenter des minéraux en accord avec la présentation écrite en quatrième de couverture : « Featuring some of the finest minerals specimens in the world selected from the internationally great personal mineral collections of our time » (« ouvrage » présentant plusieurs des meilleurs minéraux du monde choisis dans les grandes collections privées de notre époque »).
L’ouvrage est imprimé sur du papier de faible grammage qui fait penser aux catalogues de vente par correspondance. La maquette est sommaire : fond noir, textes blancs et photos de styles variés disposées souvent les unes à la suite des autres. La volonté qui paraît avoir primé est de présenter le plus grand nombre de spécimens et d’emplir le plus possible chaque page (les marges sont minuscules !). Ces options se justifient lorsque l’on voit l’excellent rapport qualité/prix.
Ces détails techniques et stratégiques évoqués, parlons du contenu. La première constatation est que les différents signataires ont voulu exprimer leur passion, présenter leurs activités, faire leur publicité et, pour certains, montrer ce qu’ils ont à vendre.
En général, ils décrivent leurs impressions, leurs critères de choix et émettent des commentaires sur les bons minéraux. Le résultat est passionnant. Que l’on soit d’accord ou non avec les écrits des auteurs, on ne peut pas les ignorer. Proctor, par exemple, dont la collection (à vendre ?) occupe près de la moitié de l’ouvrage, est un collectionneur-commerçant-conseiller qui exerce son activité depuis plus de 40 ans : négliger ce qu’il écrit est un non-sens, on ne peut pas ignorer plusieurs décennies de minéralogie de collection. Ses opinions font maintenant partie de l’histoire de la minéralogie de collection même si, je le répète, on est pas du tout d’accord avec. Les écrits de commerçants comme les Gobin, Thomas ou Wilensky permettent d’appréhender des évolutions plus récentes du marché. Plusieurs textes de collectionneurs donnent des renseignements intéressants sur les motivations des grands collectionneurs. Le seul le chapitre, qui dénote par rapport à l’ensemble du livre, est celui sur Hagendorf qui présente des photographies de microminéraux. On se consolera en remarquant ici qu’il est un indicateur de l’ampleur et de la maturité prises par la microminéralogie ces dernières années.
Si l’on compare ce livre à celui qui présentait la collection de John Barlow (1996), on mesure pleinement l’évolution étonnante en qualité des minéraux de collection ces toutes dernières décennies.
La qualité des textes et des photos n’est pas toujours égale (ce qui était inévitable), mais l’ensemble se situe entre le bon et l’excellent niveau. Ceux qui attendent une encyclopédie, ceux qui rêvent d’un bel ouvrage de bibliophilie seront certainement déçus. Les collectionneurs à la recherche de références de qualité et les amateurs de beaux objets trouveront dans ce livre des motifs de satisfaction. Les professionnels y trouveront de quoi réfléchir et méditer.
A. P.