Dossiers - Le verre libyque : une impactite ? Point de nos connaissances en mars 1998 (*) | |||||||||||||||||||||||
par Edmond DIEMER
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(*)Ce texte est un résumé actualisé de l'article que j'ai présenté au cours du congrès " Silica 96 " (Bologne 19 juillet 1996) et dont les actes contiennent une bibliographie exhaustive A - HISTORIQUE - DESCRIPTION - ORIGINE
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Dossiers - Espèces minérales nouvelles françaises depuis la création de la commission "Nouveaux minéraux" (C.N.M.M.N.) de l'Association Internationale de Minéralogie (I.M.A.) : quarante ans de découvertes. | |
par Yves MOELO |
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Ce texte reproduit, à quelques corrections mineures près, un article publié en 2002 dans le numéro 40 du bulletin de l'A.MI.S. (Association des Amis de la Collection de Minéraux de la Sorbonne), suite à une conférence donnée par Yves MOELO dans le cadre des activités de cette association le 10 novembre 2001 à Jussieu. Il reprend en les développant certains aspects présentés dans un précédent article (Moëlo, 2000). Nous tenons à remercier Yves Moelo, Jean-Claude Boulliard pour l'autorisation de reprendre les informations parues dans le bulletin de l'A.MI.S, Georges Favreau de l'Association Française de Microminéralogie pour la finalisation de cet article qui a été publié dans le Cahier des micromonteurs 1-2003. Introduction L'Association Internationale de Minéralogie (I.M.A.) a été créée en 1957 à Montréal, avec Claude Guillemin comme représentant pour la France. A cette occasion, C. Guillemin a proposé la création de la commission "Nouveaux minéraux" (C.N.M.M.N. : Commission on New Minerals and Mineral Names). Cette commission comprend des délégués des sociétés nationales de minéralogie affiliées à l'I.M.A., ou des sections de minéralogie des sociétés de géologie. François Permingeat (CNRS - université de Toulouse) a été le premier délégué français, et également secrétaire, de 1959 à 1974, relayé ensuite par Roland Pierrot (BRGM Orléans), Fabien Cesbron (Lab. de minéralogie et cristallographie de l'université de Paris), François Fontan (CNRS - Université de Toulouse), Yves Moëlo (CNRS Orléans, puis Nantes), et, depuis 1999, Gian Carlo Parodi (Muséum national d'histoire naturelle de Paris). On trouvera dans un précédent article (Moëlo, 2000) une information générale concernant le rôle de la commission "Nouveaux minéraux" de l'I.M.A., ainsi que le processus de définition et homologation d'une nouvelle espèce minérale. En 1978, à l'occasion du centenaire de la S.F.M.C., F. Cesbron et R. Pierrot ont publié un premier bilan relatif aux "espèces minérales décrites dans le Bulletin de la Société de 1878 à 1978". En 1995, P.-J. Chiappero a recensé les minéraux types français définis depuis la création de l'I.M.A., en présentant pour chacun d'eux ses principales caractéristiques. Suite à la sollicitation d'associations de minéralogistes amateurs, il est apparu judicieux d'établir un nouveau bilan, sous un angle un peu différent mais complémentaire. Rappelons d'emblée que la première espèce minérale agréée par l'I.M.A. (et publiée en 1963) était un minéral franco-français (par le gisement et les auteurs), la roquésite, CuInS2 (qui a été aussi le premier minéral d'indium reconnu). Plus important encore, c'est durant la même période qu'est apparue la microsonde électronique de Castaing, dont un des tout premiers prototypes a été aussitôt affecté au domaine des sciences de la Terre, là encore avec un rôle déterminant de C. Guillemin. Cet appareil de micro-analyse chimique a joué un rôle révolutionnaire en minéralogie et en pétrologie, et l'on peut dire sans exagération que c'est d'abord grâce à la microsonde électronique qu'en quarante ans la C.N.M.M.N. a eu à valider plus de nouvelles espèces minérales qu'il n'en avait été défini dans toute l'histoire antérieure de la minéralogie ! Soit un rythme annuel de découvertes en moyenne environ six fois supérieur, qui a permis d'atteindre aujourd'hui un total d'environ 4000 espèces minérales bien caractérisées. Pour illustrer cette évolution, la figure 1 donne un exemple de courbe cumulative obtenue sur la classe des sulfures et espèces apparentées (plus de 600 espèces minérales aujourd'hui). Cette courbe montre que la systématique des minéraux n'a pas évolué de manière régulière, mais qu'au contraire on peut distinguer quatre périodes (schématisées sous la forme de quatre segments de droite) :
La France, qui a joué un rôle éminent dans la naissance de la minéralogie, et indissociablement de la cristallographie, a bien sûr vu son poids relatif régresser dans le domaine de la systématique des minéraux, ne serait-ce que par la place grandissante prise au XXe siècle par certains pays dans ce domaine, les Etats-Unis en premier lieu, mais aussi le Canada, la Russie, le Japon, la Chine, l'Australie... Néanmoins, elle a continué à jouer un rôle actif durant le dernier demi-siècle, et le territoire même de la France a continué à "produire" un nombre non négligeable d'espèces minérales nouvelles. C'est donc l'objet de cet article de détailler le bilan de ces quarante dernières années en matière de découverte de nouvelles espèces minérales en France. |
DOSSIER : Savoir collectionner les minéraux, pour une collection de minéraux raisonnée et raisonnable | |
par Jean-Marie PENDEVILLE
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QUELQUES PRELIMINAIRES A ceux qui douteraient que la constitution d'une bonne collection de minéraux soit encore possible aujourd'hui, je dirais qu'ils se trompent mais qu'en effet, cela représente beaucoup de difficultés et de pièges, et que les efforts à fournir doivent être à la mesure des ambitions. Une bonne et belle collection ne se conçoit que dans la durée. Elle doit être raisonnée et maîtrisée, à partir d'un objectif précis. Elle mobilise énormément de courage et de patience. Et, surtout, elle ne peut prospérer qu'en s'appuyant sur des connaissances de plus en plus affinées. Il est évident que, la plupart du temps, elle commence à l'aveuglette, impliquant des erreurs de jugement, des emballements immotivés ou même de grotesques naïvetés. Mais ses débuts doivent être regardés comme une maladie de jeunesse. Le plus vite possible, le jeune collectionneur doit faire intervenir son esprit critique et reconnaître qu'il doit sélectionner ses échantillons plutôt que les accumuler. Qu'il conserve avec émotion ses premières pierres, cela est tout à fait concevable, mais qu'il se garde ensuite de la noyer dans une caillasse sans intérêt et sans valeur ! J'ai vu, hélas ! trop souvent d'importantes collections, fruits d'années et d'années de récoltes, d'échanges ou d'achats, ayant englouti tellement de temps, d'efforts et d'argent et qui, un jour, se révélaient pour ce qu'elles étaient : dérisoires. Exactement, elles n'étaient plus qu'un bric-à-brac dont nul héritier, nul marchand, nul musée même ne voulaient, ne savaient que faire. Vouées quasiment à une liquidation de brocante. Il est évident que tout apprentissage implique que l'on se fourvoie mais il serait grave que les tâtonnements du jeune collectionneur ne soient pas jalonnés très vite de progrès successifs. Certes les désillusions, les gaspillages d'énergie, les frais inutiles, les méchantes tractations peuvent être admises comme inéluctables sur le parcours de combattant qu'est la genèse d'une collection, mais il faut se convaincre qu'on peut très vite s'en prémunir ou, du moins, les atténuer, les raréfier à partir d'un savoir essentiel. Ce savoir, ce viatique du collectionneur lucide, n'est pas nécessairement, contrairement à ce qu'on pourrait croire, communiqué par les livres spécialisés.Les manuels de minéralogie présentent des connaissances scientifiques indispensables, mais ils font fi de tout conseil pratique et de prudence pour l'élaboration d'une collection, J'ai fonctionné trop longtemps moi-même, sur base de données livresques m'acharnant à acquérir tel ou tel minéral de bonne mine aperçu dans un bouquin, pour ignorer les méprises que cela entraîne. Un courtier de mes amis, à ma requête, me fournissait le minéral désiré, commandé comme à partir du Catalogue des 3 Suisses, et je ne gardais finalement qu'une pierre morne, sans valeur marchande ni esthétique. Qui était dite rare, et alors ? La belle affaire ! Une pierre de plus. Un poids mort ! Une pierre incrustée comme un parasite dans ma collection, que personne d'autre ne désirerait jamais. Au-delà (ou plutôt, avant et au-dessus) des données livresques sur les minéraux, sur leurs caractéristiques et gisements, données indispensables, certes, mais insuffisantes pour guider le collectionneur néophyte, il y a quelques règles d'or trop souvent ignorées ou négligées :
En ce sens également, la fréquentation de collectionneurs avertis ou l'adhésion à un club minéralogique sérieux ne peuvent être que bénéfiques. La valeur exemplative de ceux qui ont déjà déjoué les pièges de la minéralogie balbutiante stimule les vertus indispensables à tout progrès : la persévérance et la débrouillardise. Il faut savoir ce à quoi l'on peut prétendre et se dire à partir de ce que l'on voit : si d'autres l'ont fait, pourquoi pas moi ? Sans doutes inutiles, sans frilosité, avec enthousiasme. Ici, à ce stade de l'exhortation, je sais qu'on pourrait me reprocher un excès d'optimisme. J'entends certains m'objecter qu'une bonne collection est aussi (et peut-être avant tout) tributaire de conditions particulières, tel l'endroit où l'on collectionne, tel le pouvoir d'achat. Oui, certains facteurs facilitent considérablement les choses. On ne pourra espérer assembler une grande collection de gemmes si l'on ne dispose pas de gros moyens financiers. On ne pourra constituer un très large ensemble de minéraux typiques d'un pays ou d'un gîte déterminé que si l'on y a vécu. Et si certains exemples frappants nient cette fatalité (Je connais deux collectionneurs belges, l'un de Liège, l'autre de Vilvorde n'ayant jamais mis les pieds hors de Belgique et qui pourtant ont d'excellentes collections de minéraux du Congo-Zaire ; leur acharnement a suppléé à leur handicap), j'en conviens, de façon quasi générale, il paraît normal d'avoir les moyens de ses prétentions. Cela tombe sous le sens. Mais... d'autre part... trop limiter ses rêves serait bien triste chose. L'âme d'une collection est le rêve, et peut-être même le rêve fou. C'est lui qui transcende la possession mesquine, la fatuité stupide, le stockage étiqueté et poussiéreux. Sans lui, une collection se figerait très vite, éteindrait très vite ses couleurs pour mourir de sa belle mort. Une collection repart, se revivifie sans cesse par de nouvelles espérances. Pourquoi la prochaine pierre ne serait-elle pas la plus précieuse, la mieux aimée ? S'il est pertinent, ainsi que reconnu tout à l'heure, de raisonner une collection quant à ses paramètres, il n'en est pas moins aberrant de croire qu'elle est irrémédiablement conditionnée par des facteurs logiques. Ainsi a-t-on vu des gisements prétendument épuisés, enfanter à nouveau des merveilles. Ainsi a-t-on pu découvrir au sein du lot quelconque d'un dealer grossiste, une beauté cachée, un "sleeper" ainsi que l'appellent les spécialistes. Le hasard se force, le miracle existe et la foi (de son autre nom, le rêve agissant) transporte les montagnes. Les montagnes où dorment les pierres, dans leurs profondeurs secrètes. |
J'ai trouvé une météorite ? | |
Par André Holbecq |
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Ou comment déterminer une météorite… Quels sont les éléments qui permettent d'espérer avoir une chance d'avoir vraiment trouvé une météorite ? Procédons par élimination, du plus facile à reconnaître au moins facile à apprécier. 1 : - Le caillou réagit à l'aimant plus ou moins fortement. C'est bon signe. Mais des minéraux terrestres et des métaux terrestres aussi ! 2 : - Le caillou présente une très mince croûte de fusion de l'ordre du 1/10ème de mm. Attention de ne pas confondre avec une croûte d'oxydation (comme par exemple sur les nodules de pyrite) 3 : - La croûte présente des cupules correspondant à de la matière en fusion arrachée lors de la traversée dans l'atmosphère, on appelle cela sur une météorites des regmaglyptes. Cela est déjà plus intéressant. Bien que certains métaux résidus de fonderies puissent montrer des signes plus ou moins ressemblants. 4 : - Les regmaglyptes sont orientés et montrent des lignes de fuite ? 5 : - La pierre est elle orientée avec un bouclier frontal et une surface plus tumultueuse à l'arrière ? 6 : - Observe t-on de petites billes (les chondres) sur la cassure de la pierre ? Attention les oolithes pourraient prêter à confusion (mais elles ne présentent pas de croûte) 7 : - Sur une plaque polie, pouvez-vous mettre en évidence des petites "flaques" métalliques ? 8 : - Après avoir poli une plaque métallique, puis l'avoir attaquée à l'acide nitrique, voit on apparaître des figures de Widmanstätten (bandes de largeurs diverses qui s'entrecroisent) ? 9 : - Si vous avez pu calculer la densité de l'échantillon et avez vous trouvé : 7,85 à 7,77 ou 4,6 à 4,9 ou 3,23 à 3,66 ? Si tout cela se dessine… alors… Vous avez peut-être une sidérite ou une sidérolite ou une météorite pierreuse ! NB : Pour calculer la densité il faut peser l'échantillon et trouver sa masse en grammes : "m", puis on immerge la pierre dans un récipient plein d'eau à raz bord et on pèse la masse de l'eau débordée "m2". L'eau ayant une masse volumique de 1g/cm3 , m2 exprimée en grammes correspond aussi au volume du caillou en cm3. La masse volumique ou densité du caillou correspondra au résultat du quotient m / m2. Précautions : On ne peut avoir tous les critères sur une même pierre puisqu'on les trouve sur différentes familles de météorites, mais l'accumulation de plusieurs d'entre eux est un très bon signe. Un seul critère ne suffit pas. Vous aurez énormément de mal à reconnaître une météorite pierreuse car elle ne se distingue pas d'un vulgaire caillou terrestre à l'œil nu, à moins de l'avoir vu tomber précisément et de l'avoir retrouvée sur son point d'impact. Attention! Le propriétaire du terrain, en France est aussi propriétaire de ce qui a été sorti de son terrain ! Il peut vous demander de lui restituer l'objet ou le résultat de sa vente et même plus si une expertise estime que vous vous êtes fait rouler. Que faire, si vous avez décelé quelques critères encourageants ? Dans un premier temps rapprochez vous d'un club de minéralogie-paléontologie pour un premier contact avec une personne qui pourra éliminer ou retenir, ou douter et vous aiguiller vers des chercheurs particuliers ou un laboratoire, ou un muséum. Le but étant de ne pas faire "crouler sous les demandes" les muséums qui finirait par se lasser, car, il faut le savoir 9,9 fois sur 10 il ne s'agit pas de météorites. Et il faut être très patient. De plus rare sont les connaisseurs de météorite chez les " institutionnels ". Sachez qu'une lame mince et l'étude au microscope polarisant est très instructive mais il faut savoir le faire et ce n'est pas à la portée de tous. Un conseil : il faut avoir vu beaucoup de météorites pour pouvoir en reconnaître d'un simple regard. Dans les bourses aux minéraux et fossiles, vous les verrez de près, dans les musées on ne peut pas les manipuler et bien peu sont exposées. Vous en verrez à l'Ecole des Mines de Paris, au musée d'histoire naturelle de Viennes (Autriche) et à l'expo-bourse d'Ensisheim l'avant dernier week-end de juin (près de Mulhouse), juste avant la bourse de Ste Marie aux Mines où vous en verrez également. Entre autres… |
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