Vocation volcanologue - Les études, le terrain, la recherche... | |
Prof. Jacques-Marie Bardintzeff Présentation de l'auteur |
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Livre paru chez Delachaux et Niestlé, 208 pages, en 2000, dans la collection "Les sentiers du naturaliste". Extrait, avec l'aimable autorisation de l'auteur. Chapitre 1. Premières émotions minérales "Sachons fleurir là où l'on est planté" Frère Roger de Taizé
Le 30 décembre 1953, je suis né tout près de Grenoble Pour la petite histoire, on peut signaler que je suis natif du capricorne un signe zodiacal de terre, avec dans les veines 1/8e de sang russe et 7/8e de dauphinois. Une petite sœur, Michèle, m'a suivi 2 ans et demi après. Mon père travaillait dans un magasin d'optique et ma mère gérait la maison. Notre grande chance était la belle maison entourée d'un grand parc, que mes grands-parents maternels possédaient à la campagne, à Brié-et-Angonnes, sur la Route Napoléon, à 12 kilomètres au Sud de Grenoble, à 500 mètres d'altitude. […] Je ressentis ma première émotion "minérale" à l'âge de quatre ans... Avec mon père et mon parrain nous étions partis gravir la modeste colline de Châtelard, véritable montagne pour moi, avec quelques rochers affleurants. En redescendant, je trouvai un beau cristal de calcite. Ce fus un choc : ce jour là, je compris, que ma vie serait consacrée à comprendre la planète Terre et à en découvrir ses merveilles minérales. Mes premières expériences de géologue remontent au début des belles années 1960. Il faut dire que notre famille avait connu une double révolution, puisque, coup sur coup, mes grands-parents puis mes parents avaient acquis chacun une brave 2CV, qui atteignait 80 km/h " plein pot ". Mon grand-père maternel était un "personnage" : engagé volontaire à 17 ans dans la "grande guerre", celle de 14-18, blessé à quatre reprises, trompe-la-mort, décoré. Pilier du Club alpin français, le célèbre C.A.F., il connaissait les Alpes comme sa poche, pouvait énumérer les sommets de n'importe quel panorama. Passionné de nature, il en avait une grande connaissance, plus particulièrement dans le domaine des fleurs et des champignons. Ma grand-mère avait également sa personnalité, auteur de plusieurs " premières " et " secondes " à ski dans les Alpes. Tout naturellement, mon grand-père organisa le dimanche des promenades pour nous faire découvrir notre chère région. Rapidement, elles prirent l'aspect de véritables " expéditions ". Le déroulement en était parfaitement orchestré. Un point de rendez-vous était fixé, quelque part à la sortie de Grenoble. Mon grand-père, toujours en avance, nous attendait, son béret sur la tête, un piolet à la main, pronostiquant déjà un avis météo. Le cortège s'ébranlait. Papy et Mamy, dans leur 2CV bleue, ouvraient la route. Parfois, mon parrain et ma tante y montaient également pour compléter l'équipée. La 2CV grise suivait, avec mes parents, ma petite sœur et moi. Le calendrier était rythmé par les dates présumées des floraisons des espèces végétales alpines. Celles-ci, bien sûr, varient d'une année sur l'autre, en fonction des précipitations, des températures hivernales et des phases de la Lune. Mon grand-père était passé maître dans l'art de prédire les dates optimales. On commençait avec les premières primevères (qu'on nomme " pipettes " dans le Dauphiné) et les perce-neige, puis, fin mars - début avril, c'était au tour des dents-de-chien. Suivaient le muguet du 1er mai, les étonnantes fritillaires pintades, les tulipes sauvages, les narcisses à la Pentecôte, les orchis, les ophrys mimant des insectes et les fameux " sabots de la vierge ". A l'automne, la forêt se parait de splendides dégradés de couleur et les sorbiers des oiseleurs se couvraient de baies rouges. […] |
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Volcan Erta Ale Le lac de lave du volcan l'Erta Ale le 14/1/2003 Photographie © J-M Bardintzeff |
Rapidement, je devins en quelque sorte son "assistant". Au cours de ces promenades, je m'intéressais de plus en plus aux roches, minéraux et fossiles. Nous nous étions en quelque sorte partager le monde naturel : à lui le règne végétal, à moi le règne minéral. Nous menions ainsi deux activités parallèles et complémentaires, croisant parfois, pour notre plus grand plaisir quelques représentants du règne animal : hérisson, renard, biche... Encouragé par ma famille, je commençai une collection géologique sérieuse. Ma marraine, professeur de Sciences Naturelles, m'avait donné quelques beaux spécimens, tel un rognon de marcassite, sulfure de fer, dont le cœur révélait des fibres rayonnantes d'aspect métallique, brillant de mille feux. Une tante m'avait rapporté du soufre de Vulcano. Et c'est à ma grand-mère que je dois mon premier véritable marteau de géologue. Pour enrichir ma collection débutante, je cherchais avec passion, et parfois trouvais, de nouveaux échantillons au cours de nos promenades. Du col de l'Arc, je ramenais des oursins, de Notre-Dame de la Salette des rostres de bélemnites, du pied du mont Aiguille des ammonites, du Saint-Eynard des géodes de calcite, et d'Oisans des cristaux de quartz. […] |
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Volcan Mont Cameroun, avril 1999 : le front imposant de la coulée de lave brûle la végétation Photographie © J-M Bardintzeff |
Les "Sept merveilles du Dauphiné" revenaient souvent dans nos conversations. De même que sept merveilles du monde antique avaient été décrites par Hérodote, sept l'ont été dans notre belle région par différents auteurs, dès le Moyen Age. Mais alors que les premières sont l'œuvre de l'Homme, celles du Dauphiné correspondent chacune à une curiosité naturelle, souvent d'origine géologique. De plus les anciens leur conféraient des pouvoirs surnaturels. Avec mon grand-père, inlassablement, nous essayions d'en dresser la liste : mais comme pour les trois mousquetaires qui en fait étaient quatre, nous en trouvions toujours quelques unes de trop et notre total frisait allègrement la dizaine. Je me faisais alors fort de " traquer " ces merveilles une à une. Cette quête constituait un parcours géologique mais aussi un peu initiatique. J'étais attiré par le côté mystérieux de ces sites comme par les noms étonnants qu'ils portaient. Mais je voulais aussi en comprendre l'explication scientifique. Nous avons ainsi repéré la Pierre Percée, arche rocheuse sculptée par l'érosion, d'une dizaine de mètres, perchée sur une colline herbeuse en dessus de la Motte-d'Aveillans et dominant les quatre lacs de Laffrey, d'origine glaciaire. J'y ai effectué mes premiers exercices de rappel avec une corde d'alpiniste. Au loin on pouvait voir le fameux Mont Aiguille, appelé aussi " Mont inaccessible ", môle de calcaire urgonien en position avancé devant la forteresse du Vercors. Je ne le gravirais que l'année de mes 20 ans avec, pour redescendre, un rappel de quarante mètres. La Fontaine ardente, " La Font que brûle ", sise dans un petit cours d'eau près de Vif, résulte d'émissions gazeuses naturelles, qui crèvent la surface de la nappe d'eau et s'enflamment spontanément : les anciens y voyaient une bouche de l'Enfer. Les cuves de Sassenage sont des grottes aménagées pour la visite. C'est le lieu de résurgence de l'intrépide rivière Furon, qui, une fois libéré, bouillonne furieusement : la légende dit que ce sont les pleurs de la fée Mélusine. Près du lit de la rivière, on trouve des pierres " ophtalmiques ", qui, par leur douceur extrême, ont la vertu de soigner les maux d'yeux. Mais le mystère réside en sa connexion éventuelle avec le fameux gouffre Berger, qui s'enfonce dans le plateau calcaire situé 1 000 m plus haut. L'exploration de cet immense réseau karstique, qui constituait une des grandes aventures de cette époque, me passionnait. Un membre de notre famille, Louis Potié appartenait au groupe de spéléologie, qui progressait peu à peu, à chaque nouvelle tentative. Pour l'occasion, la maison d'optique Ambry où travaillait mon père, les avait équipés en lunettes spéciales. Ils réussirent finalement la première " opération - 1 000 m ". Une autre fois, ils teintèrent l'eau du gouffre Berger avec de la fluorescéine. Quelques heures plus tard, la fontaine de la place de Sassenage crachait une superbe eau verte : la connexion des eaux était établie mais le passage n'a toujours pas été réussi aujourd'hui par les différentes équipes de spéléologues. Sur la route de Saint Nizier, la Tour-Sans-Venin, dont on dit que les pierres ont le pouvoir d'éloigner les reptiles, est moins spectaculaire car elle tombe en ruine. Les Grottes de la Balme, près de Lagnieu, renferment de superbes concrétions. A trente ans, pour finir la série, je visitais enfin la Motte tremblante, îlot mobile, sorte de radeau en grande partie végétale, dans un marais près de Pelleautier dans les Hautes-Alpes. Certains parlent aussi de la Fontaine-Vineuse, dont l'eau ferrugineuse soigne les maladies de l'estomac, sise à Saint-Pierre-d'Argenton, près d'Aspres-sur-Buëch et de la Manne céleste de Briançon, " larmes figées d'une nymphe amoureuse " (qui seraient constituées de résines sucrées d'arbres ?). Mais à mon avis, le superbe pont de Claix, parfois cité, ne peut émarger, malgré sa perfection, à cette liste géologique. Par contre, je souhaite aussi signaler deux autres belles curiosités naturelles : la Fontaine pétrifiante de Réotier où les eaux minéralisées et thermales ont créé peu à peu une sorte de gargouille et les Demoiselles coiffées de Séuze, près de Gap, qui dansent éternellement dans leur salle de bal. […] |
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Le volcan Maly Semiachik et son lac d'acide vert jade Photographie © J-M Bardintzeff |
J'étais un bon élève, surtout passionné par les sciences, la géographie et l'histoire. Longtemps l'orthographe fut ma bête noire et je dus la travailler d'arrache-pied. J'ai eu la chance d'avoir de très bons enseignants à l'école maternelle comme dans le primaire, des années déterminantes pour le suite de la scolarité. J'envisageais déjà d'être plus tard géologue ou spéléologue voire... mineur de fond, pour explorer les profondeurs de la terre. Le soir, mes livres et mes rêves étaient peuplés de télescopes et de planètes, de mines et de cristaux, de dinosaures, d'ammonites, de fouilles archéologiques et aussi de volcans. Les pierres précieuses, "les étoiles d'en bas", me fascinaient. Je dessinais toutes sortes d'animaux préhistoriques. Mon " carré d'as " était constitué du redoutable tyrannosaure, de l'étonnant tricératops, du dimétrodon et du stégosaure, un peu ridicules. J'avais également un faible pour les grands mammifères du Tertiaire. L'Eocène, " aurore des temps récents ", me paraissait alors plein de promesses. J'imaginais successivement mon village de Brié à l'ère Primaire, puis Secondaire et Tertiaire, avec un baluchiterium dans le jardin ! Je m'émerveillai, un jour, d'apprendre qu'au musée de Leningrad (Saint-Pétersbourg), la ville natale de mon grand-père paternel - que je n'ai jamais connu - l'on pouvait admirer, naturalisé, un mammouth retrouvé quasi intact dans un sol gelé sous les glaces de Sibérie. J'étais passionné par les petits livres de la collection "Voir et Connaître", consacrés à la nature. Mais celui qui m'a le plus marqué durant mes années d'enfance m'avait été offert par ma grand-mère. Il avait un titre tout simple Les Sciences, et était mon livre de chevet, au point que je m'endormais avec. D'ailleurs je le conserve encore. Merveilleusement illustré, il répondait à toutes sortes de questions. Il parlait notamment du fameux "dragonnier de Ténériffe", qui pouvait vivre... 8 000 ans. Fasciné, j'imaginais un animal fabuleux... J'appris ensuite qu'il s'agissait... d'un arbre ! Quand, bien plus tard, j'eus la chance de visiter les volcans de îles Canaries, je caressais affectueusement le premier dragonnier que je rencontrai... J'en ramenais un petit plan à mon épouse. A vrai dire il ne payait pas de mine : avec ses trois feuilles il ressemblait à une jeune pousse de maïs ! Mais depuis nous veillons fièrement sur son développement : commence-t-il tranquillement chez nous, à Boulogne, une croissance de plusieurs millénaires ? Le jeudi après-midi, notre jour de congé à l'époque, j'essayais d'entraîner ma mère au Muséum d'histoire naturelle. Dès l'entrée, une forte odeur de formol nous prenait à la gorge. On pouvait y admirer une cohorte de mammifères, présentés par couple comme dans l'Arche de Noé. Un crâne de baleine occupait le pied de l'escalier qui menait au premier étage, de zoologie systématique. Les animaux étaient classés par espèces. Fébrilement, je prenais des notes. Certains noms me fascinaient : bryozoaires, hydroméduses... Ma préférence allait à la vitrine des sauriens, avec les iguanes et les varans, véritables dinosaures miniatures. Mais bien sûr, je trépignais déjà à l'idée de monter à la galerie supérieure, consacrée à la géologie régionale et générale, pour y admirer les quartz de La Gardette, le moulage d'une pépite d'or, des empreintes de feuilles et des ammonites géantes... […] |
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Volcan aux Açores : La caldeira de Sete Cidades, dans l'île de Sao Miguel Photographie © J-M Bardintzeff |
Certaines catastrophes telluriques avaient beaucoup fait parlé d'elles, tels les tremblements de terre d'Agadir au Maroc en 1960 puis de Skopje en Macédoine yougoslave en 1963. J'entendais aussi des histoires de volcans : mon grand-père se souvenait quand la nouvelle de la dramatique éruption de la montagne Pelée le 8 mai 1902, était parvenue en métropole. Tout cela me semblait... effrayant et fascinant. Bien que l'Homme apparaisse bien faible face aux forces de la nature, j'espérais qu'il y aurait un jour moyen de lutter plus efficacement contre les catastrophes naturelles. (extraits du chapitre 1 - suite des aventures du futur passionné de volcans en deuxième partie)
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Volcanologie en Martinique Jacques-Marie Bardintzeff à Saint-Pierre devant le cachot qui sauva la vie de Cyparis lors de la nuée ardente émise par la montagne Pelée le 8 mai 1902 qui fit 28000 victimes et laissa 2 survivants Photographie © J-M Bardintzeff |
Dossier : Derniers mineurs de charbon | |
par Pierre-Christian GUIOLLARD |
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Avril 2004, en veine Albert 7-1, à 900 mètres de profondeur, les dernières tonnes de charbon sont arrachées au sous-sol français. Huit siècles d’histoire minière s’achèvent avec la fermeture du puits de la Houve à Creutzwald en Moselle. Après la fermeture du siège de Merlebach au mois d’octobre 2003, le puits de la Houve, exploité par les Houillères du Bassin de Lorraine arrête sa production, signant ainsi du même coup la fermeture de la dernière exploitation charbonnière française. |
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Cette fermeture est l’aboutissement d’une récession programmée depuis la présentation du plan Jeanneney en 1960, la naissance de la CECA (Communautée Européenne du Charbon et de l’Acier), précurseur de notre communauté Economique Européeenne, signait la mort programmée de l’industrie houillère et sidérurgique française. |
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L’histoire du charbon en France est une vieille, très vieille histoire, puisque les premiers écrits qui témoignent de l’exploitation houillère sur notre territoire datent de 1206, il s’agit d’un acte de vente de biens comprenant une exploitation charbonnière dans la région de Boussagues (Hérault). En 1256, des actes de l’Abbaye de Cendras confirment l’exploitation du charbon dans la région d’Alès (Gard). En 1321, d’autres écrits apportent la preuve que le charbon est extrait à Roche-la-Molière près de Saint-Etienne (Loire), … Ainsi notre pays et notre histoire sont jalonnés par l’industrie houillère qui, dans sa prodigieuse expansion du 19ème siècle apportera la prospérité du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest de la France: Gardanne (Bouches-du-Rhône), Alès (Gard), Graissessac (Hérault), Carmaux (Tarn), Decazeville (Aveyron), Montceau-les Mines (Saône-et-Loire), Messeix, Brassac, Saint-Eloy (Puy-de-Dôme), Buxières (Allier), Saint-Etienne (Loire), La Mure (Isère) le Nord-Pas-de-Calais et, dernier découvert et dernier exploité, le bassin de Lorraine ainsi qu’une multitude de petits centres miniers dispersés à travers le Masif Central et l’Ouest du pays. |
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En 1960, la France produisait plus de 58 millions de tonnes de charbon (houille et lignite) avec 160 sièges d’extraction et un effectif de près de 189 000 personnes dont 132 000 au fond. Dès lors la récession s’est accentuée avec la fermeture des mines les moins rentables. Après 1974, les chocs pétroliers suivis de l’arrivée de la gauche au pouvoir, provoquent une embellie de courte durée dans l’industrie houillère. Des promesses inconscientes redonnent espoir aux mineurs, une vague d’embauche regonfle les effectifs mais la réalité économique reprend rapidement le dessus. |
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Cette embellie permet toutefois la modernisation de certains sièges, dont celui de la Houve qui bénéficie de nouveaux travaux préparatoires et de nouvelles infrastructures qui permettent la poursuite de l’extraction jusqu’en 2004 dans d’excellentes conditions techniques et de sécurité. |
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En 1991, le Bassin du Nord-Pas-de-Calais, région emblématique de l’industrie charbonnière nationale, ferme son dernier puits, suivie de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) en 1993. Seules subsitent les mines de Gardanne (Bouches-du-Rhône) fermées en février 2003 et les puits des Houillères du Bassin de Lorraine. |
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Début 2004 c’était encore plus de 600 mineurs qui travaillent au siège de la Houve. Avec la fermeture de cette mine, comme leurs camarades de Merlebach et de Forbach, tous les mineurs qui justifient de 25 ans de mine peuvent partir en « congé charbonnier » avec 80 % du salaire jusqu’à l’âge de la retraite tout en bénéficiant des avantages en nature propres à la profession, personne ne restera sur le bord du chemin. |
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Après l’arrêt en 2001 de la dernière mine d’uranium française, puis en 2002 de l’arrêt des mines de potasse, quelques mois avant les derniers mineurs d’or de Salsigne, les dernières Gueules Noires lorraines tournent la page d’une grande épopée industrielle française. |
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J’ai eu la chance de vivre et de partager les derniers instants de cette aventure avec les mineurs lorrains. Que ces photos restent comme un hommage rendu à cette corporation d’hommes hors du commun qui depuis plusieurs générations, à travers toute les régions de France, au prix de leur santé et parfois de leur vie, ont assuré la prospérité industrielle de notre pays. |
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Glück Auf, Glück Auf, Glück Auf… | |
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Dossier : « Ammonites et prédateurs » - Collection Luc EBBO | |
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Les Ammonites Appréhendées sous l’antiquité comme objets magiques (cornes du dieu Ammon ou corne d’abondance) ; étudiées depuis le 19ème siècle en tant que vestiges d’un monde disparu ; découvertes par tout un chacun au hasard d’une promenade ou sublimées par des milliers d’heures de travail : que sont réellement les ammonites ? Mémoire d’un passé lointain, ces cailloux spiralés racontent en fait l’histoire d’une autre ère, d’un autre temps. Un temps où la Provence engloutie par plus de six cents mètres de fond, se trouvait peuplées d’animaux fascinants aux allures surréalistes. Imaginez, dans un océan nommé TETHYS, la nage langoureuse de grands reptiles marins, l’éclair vif provoqué par le reflet bleu d’argent du ventre d’un requin, ou encore, ça et là, des centaines de groupes d’ammonites se propulsant par accoups au gré des courants. Ce sont ces dernières qui sont impliquées dans la révélation de la Provence sous les termes de Paradis des géologues. A l’origine, les ammonites étaient des mollusques céphalopodes proches de nos seiches ou poulpes actuels. Munies d’une coquille en calcaire dur, leur croissance s’effectuait selon une spirale à tours jointifs du centre vers l’extrémité de la spirale. Ces animaux ont colonisé la totalité des mers et océans du globe durant toute l’ère secondaire (250 à 62 millions d’années) pour s’éteindre mystérieusement à la fin de cette période. |
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Les milliers d'espèces qui composaient ce groupe gigantesque ont développé une multitude de tailles (de quelques mm à plus de deux mètres de diamètre) et de morphologie. Douées d'une très grande capacité d'adaptation, elles vont peu à peu conquérir la totalité des milieux marins en adoptant de nouvelles coquilles, leur conférant à chaque fois, de nouvelles potentialités de nage, d'alimentation ou de protection. Ainsi, il y a cent millions d’année un groupe rompt avec le schéma d’enroulement classique des ammonites (selon une spirale à tours jointifs) pour élaborer une infinité d’autres types de coquilles. L’ensemble de ces spécimens, décrits sous le terme d’ammonites déroulées correspond sans aucun doute aux fossiles les plus caractéristiques de la Provence car on y trouve 80% des espèces mondiales. Si ces ammonites comptent certainement parmi les plus rares, leur port aérien et leur allure élancée leur confèrent également une extraordinaire composante esthétique aboutissant à de véritables sculptures naturelles. |
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C’est plus d’une centaine de spécimens actuellement reconnus comme uniques au monde qui sont présentés dans l’exposition « Ammonites et Prédateurs » parmi lesquels : Des cimetières marins concentrant plus de 200 fossiles en position naturelle sur la même roche ; des ammonites géantes (plus de 1,20 m de diamètre) ; des ammonites ayant conservées leurs épines d’origine…et des moulages de vertébrés marins. Toutes ces pièces ont fait l’objet d’un long et minutieux travail de dégagement (parfois plus de 2000 heures de travail sur un seul spécimen) afin que l’art donne à la science une nouvelle dimension… |
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Rencontre avec Luc Ebbo, chercheur de fossiles. Né à Digne-les-Bains (Alpes de Haute Provence) le 4 novembre 1976, Luc EBBO s'est intéressé très tôt aux fossiles. "C'est à l'âge de 5 ans, que j'ai par hasard ramassé mon premier fossile lors d'une promenade. Mon grand-père, voyant que ça me plaisait, m'a encouragé dans ce sens. Depuis je n'ai pas arrêté !" Irrésistiblement attiré par ces drôles de pierres, il devait les traquer sans relâche constituant jour après jour l'une des plus extraordinaires collections d'ammonites déroulées du Sud-Est de la France. Essentiellement d'origine régionale, ce patrimoine géologique exceptionnel est le résultat de quinze années de recherche sur le terrain et de travail en atelier. |
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Renseignements : http://www.luc-ebbo.com |
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Luc EBBO Le pigeonnier 04170 La Mure Argens Tel : 04.92.89.11.64 (H.R) Ivan REYNIER (communication) 21 Avenue St Domnin 04200 SISTERON Tel : 06.75.07.53.15 |
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Dossiers - Le verre libyque : une impactite ? Point de nos connaissances en mars 1998 (*) | |||||||||||||||||||||||
par Edmond DIEMER
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(*)Ce texte est un résumé actualisé de l'article que j'ai présenté au cours du congrès " Silica 96 " (Bologne 19 juillet 1996) et dont les actes contiennent une bibliographie exhaustive A - HISTORIQUE - DESCRIPTION - ORIGINE
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