Cristalli, l’ordine dal caos
Auteurs : Adalberto Giazotto, FredericoPezzotta, Giovani Pratesi
Edition : Giunti
Tirage : 4500 exemplaires
Nombre de pages : 240 pages
Format : 30x29.5cm
Langue : En italien
Prix conseillé : 48 €
Disponibilité (en France) : dans les grandes bourses, sur les catalogues des revues spécialisées.
Contenu :
Préface de Cristina Acidini (superintendante pour le patrimoine historique, artistique et etno-anthropologique de Florence)
Collezionismo e preservazione (Adalberto Giazotto)
Dal caos all’ordine (Giovani Pratesi)
Cristalli (Frederico Pezzotta)
Présentation d’environ 160 spécimens avec photos, textes de commentaires, schémas avec dimensions et photos prises sur les gisements
Commentaires :
Adalberto Giazotto est l’un des plus grands scientifiques physiciens contemporains. Il a grandement participé à la réalisation du grand interféromètre Virgo destiné à détecter les gravitons. Giazotto est aussi le plus grand animateur connu de la minéralogie en Italie. Depuis plusieurs décennies, il a construit une collection avec comme contrainte : acquérir ce qu’il y a de plus grand tout en conservant la meilleure qualité. On peut dire que le défi est de taille (avec cependant une limite qui semble se situer vers 60cm). Ce projet est important car l’un des travers de la minéralogie est la trop grande abondance de petits spécimens qui, bien sûr font la joie des amateurs mais qui sont trop petits pour être exposés au public.
Les photos des minéraux ont été réalisées par Giazzoto lui-même pour une courte majorité (99) et par Jeff Scovil pour le reste (78). Les photos sont de qualité égale quel que soit l’auteur. Leur qualité esthétique a été plus ou moins critiquée, ce qui est injuste. Photographier de grands échantillons n’est pas chose aisée : les reflets parasites, l’éclairage, etc. sont difficiles à maîtriser (même pour un photographe présenté comme le meilleur aux USA). De plus il ne s’agit pas ici de petits spécimens soigneusement choisis pour faire de jolies photos, mais de spécimens exceptionnels. Le lecteur est invité à faire un certain effort pour imaginer le choc que l’on ressent devant ces « géants ». Un livre de référence qui fait date. Un livre qui connaît un succès certain auprès du grand public en Italie (plus de 2500 livres vendus en une année).
A. P.
Mineralienbilder von (the Mineral Art of)
Auteur : Hildegard KÖNIGHOFER
Edition : Hildegard Könighofer
Tirage : 1200 exemplaires
Nombre de pages : 224 pages
Format : 31x24cm
Langue : Bilingue allemand-anglais
Prix conseillé : 114€
Disponibilité (en France) : dans les grandes bourses, sur les catalogues des revues spécialisées.
Contenu :
Introduction de W. E. Wilson
Avant propos de Richard Göd (président de la société minéralogique d’Autriche)
Préface de Peter Siefert (directeur de l’inventaire géologique d’Autriche)
Science contre esthétique ? Bernd Moser
Les gisements minéralogiques d’Autriche (Gerhard Niedermayr)
Les gisements classique de Styrie et Carinthie (Walter Postl)
Les minéraux alpins dans l’œuvre d’Hildegard Könighofer (Wolfgang et Helga Stöhr)
Minéraux des gisements roumains (Simone et Peter Huber)
La fluorite : une grande variété de formes et couleurs (Robert Brandstetter et Dietmar Jakely)
Les chefs-d’œuvre minéralogiques : une perspective (Daniel Trinchillo)
Appropriation et reproduction (Wenzel Mraceek)
Commentaire :
Cet ouvrage présente près de 200 peintures de spécimens minéralogiques exécutées par Hildegard Könighoffer. La réalisation de telles œuvres commande un fond blanc. Dans la plupart des cas un spécimen est figuré grandeur nature et occupe une page à lui seul avec un petit texte indiquant son origine géographique, la collection où il est conservé et la personne qui a effectuée la photo ayant servi de modèle. D’autres peintures, plus petites et réduites par rapport à leurs dimensions réelles, illustrent quelques bas de page des rubriques.
La qualité des peinture est excellente et permet (plus que des photos) de mettre en relief toutes les caractéristiques des pièces présentées. Comme il est écrit en 4e de couverture, cet ouvrage montre bien que « nature is the teacher of art » (la nature enseigne l’art).
Outre le caractère esthétique indéniable cet ouvrage offre un autre intérêt : celui de l’origine des minéraux présentés. On y trouve en effet près de 100 minéraux des meilleurs gisements autrichiens ainsi qu’une quarantaine de minéraux roumains. Le restant est d’origine géographique hétéroclite (peintures commanditées par des collectionneurs ou des marchands). Ces minéraux sont conservés dans plusieurs musées (Freiberg, Vienne et Graz) ainsi que dans des collections particulières. Un ouvrage incontournable pour tout collectionneur sérieux. Un ouvrage magnifique pour le néophyte.
A. P.
Une année de publications minéralogiques, vue par J.-C Boulliard
(Collection de minéraux de l’UPMC-La Sorbonne)
Cette dernière année a été riche en ouvrages de grande qualité, beaux, talentueux, novateurs, sympathiques, et/ou étonnants. Selon certains dires, on assiste à un renouveau de l’édition minéralogique après une période où une sorte de conformisme hérité des Etats-Unis a été dominante. Les trois premiers ouvrages présentés ci-après, sont dans la continuation d’un mouvement commencé il y a quelques décennies. Avant d’en parler reportons-nous dans les années 1970. En ce temps-là, la plupart des livres de minéralogie grand public, étaient soient des livres d’initiation, des livres d’images au contenu plus ou moins hétéroclite, soient des encyclopédies plus ou moins restreintes. L’appréciation des minéraux, héritée du 19e siècle, était encore, dans une large majorité, scientifique. Comme l’a écrit le conservateur, G. Brown Goode, une collection sérieuse était : « Une collection d’étiquettes instructives illustrées par des spécimens judicieusement sélectionnés ». Petit à petit, cependant, certains spécimens minéralogiques de grande qualité esthétique, ont commencé à échapper à cette vision systématicienne et scientifique pour acquérir un statut qui les apparente aux œuvres d’art. Aux collections encyclopédiques de minéraux (bien étiquetés) s’est ajouté des collections où le point fort est constitué par un nombre restreint de minéraux remarquables.
Ce changement commandait la réalisation de livres sur les « beaux minéraux » de collections et plus généralement sur les collections.
Rappelons que le premier ouvrage sur les spécimens minéralogique de haut niveau, très en avance sur son temps, est le « minéraux et cristaux » de Peter Bancroft (1ére édition en 1973 !)). Depuis, il y a eu peu de livres de ce type. On peut signaler « The world’s mineral masterpieces » d’Eberhard Equit (2002) qui présentait plus de 200 peintures de minéraux choisis comme meilleurs par des collectionneurs (privés) à qui ils appartenaient.
Le premier ouvrage marquant sur une collection, en l’occurrence la collection Barlow (1996), était à la gloire du collectionneur et présentait une collection destinée à être vendue. A ce titre c’était plutôt un catalogue de vente… sans les prix (actuellement, aux USA surtout, toute grande collection mise en vente fait l’objet de l’édition d’un ouvrage spécifique). Depuis les autres ouvrages marquants ont été : The Desmond Sacco collection (2000), Masterpieces (2004, sur la collection de Houston), The Smale collection (2006) et Terra Mineralia (2008, collection Erika Pohl à Freiberg) .
On peut aussi noter Minerals and Gems (1994, sur la collection du AMNH de New York) au format minuscule (11,5x10cm) et Trésor du Museum (1998) qui apparaissent plus comme des guides de visites.
Cette année a vu la parution d’un ouvrage sur la collection Giazotto (la meilleure d’Italie) et un autre sur la collection de l’Université Pierre et Marie Curie sur le campus Jussieu (qui s’ajoute à un CD, édité en 2006, présentant 450 spécimens). Le troisième ouvrage est dans la continuation du livre de Bancroft et celui d’Equit. Il présente les peintures d’Hildegard Könighofer.
Comme si cela ne suffisait pas, il y a eu cette année une grand surprise : la première grande parution sur la minéralogie (de collection) du Brésil, réalisée par des Brésiliens !
Pour la France, il faut y ajouter des ouvrages plus modestes mais importants comme celui sur la mine du Beix (le premier sur cette mine célébrissime) ainsi que celui sur les minéraux de la mine de Falgayrolles (Aveyron). On peut aussi ajouter les numéros spéciaux des revues spécialisées françaises et internationales (voir les sites spécifiques).