À la découverte des minéraux et pierres précieuses
Auteur : François Farges
Photographies : François Farges et divers (liste en dernière page)
Illustrations et assemblages : Jean Sesiano
Editions : Dunod
Tirage : non communiqué
Nombre de pages : 208 pages, format 13,5x21cm
Langue : Français
Prix conseillé : 15,90 €
Disponibilité (en France) : en vente en ligne sur Amazon - Livraison gratuite
Contenu :
Mode d’emploi
1e partie : Découvrir les minéraux et les gemmes
2e partie : Reconnaître les minéraux et les gemmes
Commentaires
La maquette
Les ouvrages pour débutants sont souvent intéressants pour la variété des maquettes que l’on y rencontre. Celle de ce livre est particulièrement attractive, à la fois aérée et dense. Les titres sont bien visibles. Les polices de caractères sont agréables. Les textes sont illustrés par des photographies et des dessins qui éclaircissent efficacement le texte. Pour chaque minéral, outre les renseignements habituels sur ses caractéristiques et ses gisements, il y a une cartouche décrivant une anecdote ou un point particulier.
Les photographies
Les photographies sont de petites dimensions et techniques. Certains spécimens photographiés comptent parmi les meilleurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.
Le style d’écriture
L’auteur manie un français approximatif émaillé d’anglicismes.
Impressions générales
Cet ouvrage nous offre un cas jusque là inédit dans la littérature minéralogique.
Dès le premier paragraphe de la première partie, l’auteur nous dévoile son intention de nous parler de la minéralogie récente qui « s’est invitée dans de nombreux débats scientifiques : depuis l’origine des planètes et de la vie à la stratégie économique et politique, en passant par les matériaux « high-tech », la protection des environnements et de la biodiversité, la préservation du patrimoine culturel et la santé humaine ».
Dans la suite du texte, il ne manque par de mentionner de nombreux résultats et débats qui ont fait frémir les participants des derniers congrès internationaux de minéralogie. On apprend ainsi que le liquide n’est pas plus « désorganisé » qu’un cristal. Plus loin, que l’opale est une roche, au mieux un « minéraloïde », que l’eau (liquide et gazeuse) est un minéral, que les « rouilles vertes » sont un domaine nouveau peu connu, etc.
On l’aura compris, l’auteur a voulu se faire plaisir avec les dernières découvertes qu’il connaît et ses prises de positions. Ce n’est pas critiquable en soit. Mais ces révélations ne risquent-elles pas de semer des confusions dans le lectorat « cœur de cible » de ce type d’ouvrage, à savoir des enfants entre 8 et 12 ans typiquement ? Et aussi de choquer quelques scientifiques du plus haut niveau qui ne se complaisent pas dans plusieurs de ces sujets polémiques.
La deuxième caractéristique de ce livre est plus critiquable. Elle constitue une sorte de revanche pour le minéralogiste débutant. Elle tient au nombre élevé d’erreurs choquantes qui ne relèvent ni de la coquille, ni du lapsus et autres étourderies inévitables dans tout texte. Un bon nombre tient aux mots utilisés : l’étymologie devient nomenclature, les minéraux ont des habits, par exemple. Il y a beaucoup d’affirmations fausses comme « les minéraux ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel » (heureusement ils en ont plus : cherchez le rose, le blanc, le noir et le marron dans l’arc-en-ciel). Plus grave, il semble que l’auteur n’ait jamais pratiqué une mesure de densité. A ceci s’ajoute des faiblesses, des textes où l’auteur ne dit rien ou bien donne des opinions très personnelles. On apprend, par exemple, que la barytine est un minéral « caméléon », que les feldspaths ont « des variétés extraordinaires ». Les textes sur la gemmologie sont à éviter. L’auteur commence par nous faire savoir que les « gemmes se classent en « pierres précieuses » et « pierres fines » ou « semi-précieuses » sans préciser que ces classifications ne sont plus acceptées (pour être plus précis, elles sont illégales !). Il confond masse et poids (erreur qu’aucun commerçant sérieux ne ferait). Que dire de l’aigue-marine verte ? Et beaucoup de coquilles, lapsus et étourderies comme ce trapézoèdre sans trapèze (l’erreur est fréquente) ou cet autre trapézoèdre octaédrique (ce qui est plus original).
N’accablons pas l’auteur. On s’arrêtera là.
Conclusion
Voilà donc un texte, où l’auteur est au courant des dernières découvertes mais connaît mal le B A BA de la minéralogie. Voilà aussi une situation bien cruelle pour les éditions Dunod réputées pour le sérieux de leurs publications.
Minéralogie de la France
Auteur : Eric Asselborn
Photographies : Raini Sicher
Illustrations et assemblages : Jean Sesiano
Edition à compte d’auteur
Tirage : 1000 exemplaires selon les réseaux sociaux
Nombre de pages : 241 pages, format 21,5x28cm
Langue : Français
Prix conseillé : 59 €
Disponibilité (en France) : difficile (à ce jour seulement disponible par des vendeurs associés sur Amazon), disponible sur des bourses de minéralogie.
Contenu :
Préface de l’auteur
Les collectionneurs. Petites notes sur 81 collectionneurs (du 18e au 21e siècle)
Les minéraux. Présentation d’un peu plus de 100 minéraux et leurs localités illustrées d’un à quatre spécimens.
Glossaire
Index des minéraux
Bibliographie : sommaire, à la fin de chaque description
Commentaires
La maquette
Elle est sobre et soignée, sans surprise : une page de texte en vis à vis d’une page contenant une ou plusieurs photographies sur fond sombre. Le choix des polices de caractères est agréable. Les bibliophiles concluront qu’ils ont affaire à un livre documentaire plutôt qu’à un beau livre.
Les photographies
La première impression exprimée par la grande majorité des personnes interrogées (une vingtaine) est que les photographies sont mauvaises. C’est injuste. Elles sont d’une bonne qualité compte tenu des spécimens souvent peu photogéniques. L’impression satinée donne un rendu plus proche de la réalité que les impressions brillantes habituellement utilisées. On est enfin loin des photos invraisemblables qui gangrènent la minéralogie de collection. On redécouvre les photos « naturalistes ».
Les spécimens photographiés
Les spécimens, dans la grande majorité des cas, sont de second choix et loin de ce que l’on connaît de mieux dans les grandes collections privée et publiques. A défaut d’une belle image, ces minéraux ont une histoire parfois illustrée par une étiquette ou un pedigree illustre. L’auteur définit aussi les minéraux décrits comme représentatifs d’une minéralogie « topographique » ( ?). Ce livre ressemble beaucoup aux livres-catalogues de vente qui se multiplient ces dernières années aux Etats-Unis.
Le style d’écriture
Le style d’un ouvrage se juge souvent dès les premières lignes. Nous avons en deuxième phrase : « ce genre d’ouvrage est maintenant plus répandu du fait de la simplification des techniques photographiques encore que ceux consacrés à la minéralogie topographique de la France restent peu communs ». Aïe, aïe, aïe. La suite du texte n’est pas vraiment mieux.
Le titre de l’ouvrage
Pourquoi avoir repris le titre de l’immense livre scientifique et exhaustif de Lacroix ? Surtout pour un ouvrage qui ne décrit que 104 minéraux. Aucune justification n’est donnée.
Les notes sur les collectionneurs de minéraux français
La partie sur les collectionneurs présente un mélange où se côtoient des scientifiques de renom, des marchands non collectionneurs, des mineurs tout aussi peu collectionneurs et tout de même des collectionneurs authentiques. On notera que les plus grands noms contemporains sont absents.
Les notes sur les minéraux topographiques représentés
Ces notes débutent généralement par une présentation chimique du minéral « topographique » et sa situation dans la classification minéralogique. Elle est suivie par un texte sommaire sur les conditions de gisement. Il s’ensuit une partie plus longue et moins structurée où le minéral est comparé à ce qui se trouve ailleurs dans le monde ou bien ailleurs en France. Dans quelques cas, les productions des différentes localités sont comparées, dans d’autres il n’y a qu’une énumération. Dès que la note s’éloigne de la simple énumération des localités, de curieux commentaires fleurissent. Ils sont émaillés d’anglicismes et de germanismes bien étranges ainsi que de mots et textes en italiques sans que l’on comprenne bien ce qui les justifie (sauf parfois quelques citations souvent du Lacroix). On appréciera, parmi d’autres, un stibine-like (pourquoi pas un stibnite-comme ?!).
Pour les spécialistes, ces notes ne sont pas exemptes d’erreurs, d’oublis, d’interprétations et d’adaptations. Les marques d’érudition tournent souvent à vide tant elles paraissent appartenir à un jargon que l’auteur a conçu et apprécie, seul. Bien souvent on ne sait pas ce que l’auteur veut transmettre.
Impressions générales
En dehors des énumérations plus ou moins complètes, le texte est vite chaotique, confus et sa lecture laborieuse. D’où viennent ces confusions ? On ne peut s’empêcher de penser à la magnifique phrase de Walter Benjamin : « Toute passion, certes, confine au chaos, la passion du collectionneur, en ce qui la regarde, confine au chaos des souvenirs… ».
L’auteur-collectionneur pratique une érudition véhémente, étrange et pédante qui ne convainc pas grand monde. Le style, pardonnable pour un jeune débutant, ne l’est plus pour un « écrivain » sexagénaire. Les minéraux photographiés sont moches, en majorité. La minéralogie « topographique » française, propre à l’auteur, est certes louable, mais elle ne trouve pas ici un support concluant.
Ce livre arrive peut-être trop tard. L’érudition « Bouvard et Pécuchet » propre à l’autodidacte passionné n’est plus de mise devant la culture actuelle en minéralogie de collection. En un mot et pour conclure, ce livre est pathétique. Mais n’est-ce pas là un caractère inhérent à toute passion ?
Des truites dans le charbon - Phénomènes naturels et curiosités géologiques
Genève, Vaud, Valais, Haute-savoie
Textes : Jean-Jacques Pittard
Illustrations et assemblages : Jean Sesiano
Editions : Nicolas Junod
Nombre de pages : 164 pages
Langue : Français
Prix conseillé : 20,50 €
Disponibilité (en France) : Vous pouvez le commander par e-mail
Contenu :
Cet ouvrage est une compilation de près de soixante articles de Jean-Jacques Pittard (1904-1985), assemblés et illustrés par Jean Sesiano (Dr.ès Sc.) –SSG-, avec une préface de Jean Charollais, Professeur honoraire de géologie à l'Université de Genève. Rappel à l'intention des jeunes générations: Jean-Jacques Pittard est un des pères fondateurs de la SSS, en 1939.
Ce livre de 164 pages a été richement illustré par Jean Sesiano et contient 142 illustrations en couleurs. Il est présenté comme un guide pour aller à la découverte de sites spectaculaires ou pour organiser une balade didactique et familiale (à l’image de son auteur qui a sillonné ces régions durant tant d’années).
Il s'agit d'un ouvrage de vulgarisation scientifique, décrivant des curiosités géologiques, géomorphologiques, spéléologiques, de légendes, dans un périmètre Genève-Vaud-Valais-Haute-Savoie. Les articles initiaux avaient été publié alors dans la Tribune de Genève, Coopération, Construire, le Messager (Haute-Savoie) entre 1963 et 1985. Ils gardent toute leur actualité, et Jean Sesiano, qui a vérifié les lieux décrits, a ajouté des photos récentes, ainsi que quelques brèves notes bien utiles (mise à jour de certaines données devenus désuètes, indications d'itinéraire, etc.).
Terra Mineralia - Highlights from the World of Minerals
Cinq auteurs (voir contenu)
Edité par Edition Schloss Freudenstein (novembre 2010) - Tirage : non communiqué
Nombre de pages : 184 pages
Format : 28,5x20,8cm
Langue : En anglais (traduit de l’allemand)
Prix conseillé : 25 €
Disponibilité (en France) : non disponible sauf dans la bourse internationale de Sainte-Marie –aux-Mines.
Contenu :
Après une page d’introduction par le Prof Dr Georg Unland, ministre des finances de Saxe et une préface du Prof Dr Ing Bernd Meyer, recteur de la TU Bergakademie (de Freiberg) :
The History of the Freudenstein Castle par Uwe Richter. Ce chapitre trace l’histoire du château où est entreposée la collection de minéraux (ainsi que des archives).
Beauties bring joy to Freudenstein Castle par Christel-Maria Höppner. Cette partie narre par le détail les différentes étapes de la réalisation de ce musée.
The Pohl-Ströher Mineral Collection – Jewels in Saxony par Andreas Massanek. Massaneck est l’actuel conservateur de la collection. Il décrit dans cette partie, comment c’est fait le déménagement, il poursuit en évoquant l’importance de cette collection et le rôle du Prof Dr Unland. Il finit avec une note sur Erika Pohl-Strölher.
Terra Mineralia – an exceptional concept par Gerhard Heide. Après une présentation (muséologique) des différents lieux de ce musée, M Heide relate plusieurs évènements (comme l’inauguration).
Mineralogical Treasures from all over the World par Steffen Jahn. Ce cinquième chapitre est la partie la plus importante du livre (124 pages sur 186). Il présente environ 350 photographies (qui pour certaines sont plutôt des peintures). La présentation est géographique (Allemagne, Europe, Russie, Asie, Afrique, Amériques, Australie) et suit en cela l’exposition). Une description des gisements et des commentaires sur leurs minéraux introduisent chaque aire géographique. Cette introduction est suivie de photos (en général deux par pages, format paysage) légendées (nom du minéral, gisement et dimensions). Ces photographies représentent dans l’immense majorité des cas, le spécimen en entier : les photographies montrant des détails sont rares (un peu plus d’une douzaine).
Commentaires :
L’inauguration du musée « terra mineralia » à Freiberg (voir le rapport de visite sur le site geopolis) a été accompagné par la publication d’un livre éponyme rédigé en allemand, ce qui a frustré une large communauté de minéralogistes et de collectionneurs qui ne maîtrisent pas la langue de Goethe. La traduction anglaise était annoncée comme imminente, elle a eu lieu en novembre 2010. Cette traduction était attendue. L’histoire du lieu (le château de Freudenstein), l’histoire de la collection d’Erika Pohl-Ströher, la réalisation de ce musée ont intrigué plus d’une personne tant elles sont hors normes. Les quatre premiers chapitres de cet ouvrage répondent à ces interrogations et offrent des informations supplémentaires précises et intéressantes. Les textes du 5e chapitre, qui introduisent les différentes aires géographiques, sont instructifs et de lecture agréable. Les photos sont de bonne qualité
Il semble que les concepteur de ce livre n’ont pas voulu faire un ouvrage de bibliophilie : la maquette est peu originale, le format est petit et la couverture est souple (l’édition allemande bénéficie d’une reliure cartonnée avec la photo du quartz pelliculée). C’est tout de même un bien beau livre. Les textes en font un ouvrage de référence en histoire de la minéralogie de collection. Les photographies de qualité donnent une fidèle image de cette collection majeure. On regrettera cependant leur petit format et on invitera donc le lecteur à regarder de (très) près ces photos pour s’y immerger, pour ainsi dire, et découvrir tous les détails des spécimens représentés. C’est l’un des inconvénients des photographies de spécimens en entier
Les seuls points noirs de cet ouvrage sont que le titre est bien abscons pour les personnes qui ne connaissent pas (encore) l’existence de ce musée et que les photos de minéraux arrivent bien tardivement (page 62). Lorsque l’on feuillette un ouvrage que l’on ne connaît pas, on se fixe bien souvent sur les premières pages. Pour beaucoup de personnes donc, cet ouvrage est une présentation d’un musée et ils ignorent qu’il contient autant de photos de minéraux. J’en ai fait l’expérience. Plusieurs fois, des collectionneurs m’ont dit attendre avec impatience un livre sur la collection « Pohl » alors qu’ils avaient déjà sommairement feuilleté l’ouvrage « Terra Mineralia ». A chaque fois, j’ai vu des visages incrédules lorsque je leur ai dit que cet ouvrage leur offrait ce qu’il recherchait. Espérons que cette courte note palliera ce problème.
A.P.