Le hasard faisant bien les choses, les recherches sur Ancistrodon et autres Hadrodus ont abouti à découvrir que d'autres collecteurs avaient prélevé des dents du Campanien, mais en Charente maritime, plus particulièrement à Talmont-sur-Gironde. Ces exemplaires rejoignent un spécimen décrit plus anciennement, non loin de là, à Arvers (voir plus haut).
Il est évident que la dent n°1 correspond à 100% à la nôtre. Sur le site, c'est le nom Hadrodus splendens qui est retenu.
Les règles internationales et intangibles qui régissent la nomenclature des noms zoologiques envisagent des cas très compliqués quant à l'historique qui accompagne la taxonomie d'un genre ou d'une espèce. Une des règles est celle de l'antériorité. Dans le cas qui nous intéresse et qui a préoccupé un certain nombre de protagonistes depuis les premières descriptions des dents semblables à la nôtre, voici comment on peut résumer le dilemme. Comme indiqué plus haut, Palisot de Beauvois en 1799, a créé un genre de reptile sous le nom d'Agkistrodon. Certains considèrent que puisque Ancistrodon n'est qu'une variante du même mot grec originel et que ce n'est pas un reptile il faut éliminer Ancistrodon et le remplacer, selon les auteurs, par Grypodon, Hadrodus... Si on se réfère à la graphie, ce sont finalement deux noms différents. Si tel est le cas, en restant du côté européen, le nom Ancistrodon en tant que dent de poisson reste prioritaire. Mais du côté américain, c’est l’assimilation des dents semblables à la nôtre au genre Hadrodus qui est retenue.
En allant plus loin et compte tenu de la paléogéographie du Crétacé, on peut se demander, en ne prenant en compte que les dents pharyngiales, si les deux espèces Ancistrodon splendens et Hadrodus priscus n’en font pas qu’une seul.