L’histoire du genre Hadrodus
▪ A l’origine
En 1857 Leidy établit l’espèce Hadrodus priscus qui est figurée seulement en 1873 ! Les dents associées aux restes ne sont pas des dents pharyngiales.
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Grypodon, Ancistrodon mais pas Hadrodus !
O.P. Hay en 1899, dans un article pointant la nécessité de changer des noms de genre et d'espèces de poissons fossiles, considère que le nom Ancistrodon de Debey ne peut être valide. En voici les raisons. En 1799, Palisot de Beauvois, a créé le genre Agkistrodon (en fait un reptile) et Ancistrodon ne serait qu'une variante du même mot grec originel. Hay propose alors le nom de Grypodon. Ainsi les espèces décrites par Dames en 1883 doivent s'appeler désormais du doux nom de genre de Grypodon. Un peu plus tard, dans le catalogue des vertébrés d'Amérique du Nord de 1902, le même O.P. Hay classe Ancistrodon du Crétacé supérieur dans la famille des Balistidae mais sous le nom de genre de Grypodon comme il l'avait suggéré antérieurement.
▪ Un grand saut dans le temps
En 1950, J.T. Gregory décrit une nouvelle espèces Hadrodus marshi dans la craie du Kansas, qu’il rattache aux poissons pycnodontes. Mais les dents intégrés à la mâchoire figurée ne correspondent pas à la nôtre.
En 1970, cette fois dans l’Albama, Applegate signale Hadrodus priscus mais sans avoir de dent similaire à la nôtre. Il intègre cet exemplaire dans le groupe des poissons pycnodontes.
Les études récentes : Hadrodus ?
▪ Des dents bien convenables
Nous sommes maintenant en 1986 et G.L. Bell Jr décrit un poisson pycnodonte dans le Crétacé d'Alabama (USA) dont une partie du crâne est conservé. C'est l'occasion de revoir les anciennes dénominations, c'est-à-dire d'établir une synonymie avec Grypodus et Ancistrodon et d'intégrer ce type de dents cette fois dans le genre Hadrodus.
L'intérêt réside cette fois dans une figuration photographique de qualité où l'on observe des dents dites pharyngiales, très similaires à la nôtre, en place sur une partie de mâchoire conservée.
▪ Le long du Mississipi
En 1992, E.M. Manning & D.T. Dockery III figurent une dent pharyngiale de l’espèce Hadrodus priscus est. Ils soulignent la variété des dents et le fait que différentes parties de Hadrodus ont été décrits à différents moments par différentes personnes sous plusieurs noms.
C’est sensiblement bien la même que la nôtre !
▪ D’autres dents à crochets
C’est très récemment, en 2010, que sont figurées par M.A. Becker et al. des dents dites branchiales qui ont bonne allure. Elles sont reliées à une espèce cf. Hadrodus priscus qui appartiendrait au Pycnodontiformes ( ?). Le point d’interrogation traduit une incertitude quant à ce rattachement aux pycnodontes.
Hadrodus sur internet
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Hadrodus dans le New Jersey
Le site « Fossils of New Jersey » (http://fossilsofnj.com/skates_rays/ hadrodus_priscus.htm) figure sous le nom d’espèce Hadrodus priscus plusieurs dents pharyngiales qui montrent une réelle ressemblance avec la nôtre. Dans ce site il y a une validation par E Manning, spécialiste de l’Université de New Orleans (voir plus haut).
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Hadrodus dans le New Jersey 2
C’est un autre site, moins « professionnel » (http://digsfossils.com/fossils/ nj_shark_navesink.html ) qui figure également des dents pharyngiales proches de celles de pycnodontes sous le nom Hadrodus priscus en précisant que c’est également connu sous le nom de Stephanodus. La caution de E.M. Manning est également invoquée.
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Un détour par le Kansas
Le site « Oceans of Kansas Paleontology » dans sa rubrique Pycnodontid fishes from the Kansas Cretaceous (http://oceansofkansas.com/pycnodont.html) consacre un intéressant chapitre à Hadrodus, toujours sous la caution de E.M. Manning. Un historique est proposé et des dents semblables à notre exemplaire sont figurées.
Le plus intéressant réside sans doute dans la photo de la mâchoire du poisson avec encore les dents pharyngiales insérées. Ces dents présentent une très grande ressemblance avec la nôtre.